Qui n’a jamais été fasciné par un personnage comme Léonard de Vinci (1452-1519) ? Ainsi, cet illustre peintre et savant n’hésitait pas une seconde à toucher l’eau physiquement pour en tirer une conclusion surprenante : « Si vous mettez votre main dans une rivière qui coule, vous touchez la dernière chose qui est partie ainsi que la première chose qui va bientôt arriver… ». Vraiment, très, très profond le père Léonard qui fut aussi l’un des premiers à avoir relevé le défi de dessiner la turbulence de l’eau.
Léonard et l’eau
Il aimait aussi à dire :
« L’eau est parfois piquante et parfois forte. Parfois acide et parfois amère. Parfois douce et parfois épaisse ou fine. Des fois, on la voit apporter la souffrance ou la pestilence. Parfois, elle amène la santé, parfois le poison. Elle supporte de se transformer en autant de natures qu’il y a de lieux différents qu’elle traverse. Comme le miroir change avec la couleur de son sujet, l’eau change en fonction de la nature de l’endroit. Elle peut devenir bruyante, laxative, astringente, sulfureuse, salée, incarnadine, lugubre, rageuse, colérique, rouge, jaune, verte, noire, bleue, graisseuse, grasse ou fluette.
Parfois elle explose en une déflagration. Parfois elle permet d’en éteindre une. Elle est chaude ou elle est froide. Parfois elle transporte au loin, ou bien elle sédimente. Parfois elle monte ou elle descend. Des fois, elle pleure, ou bien alors elle crée. Parfois, elle remplit ou elle vide, s’élève en hauteur ou s’effondre sur elle-même. Parfois, elle accélère ou alors elle reste immobile. Des fois, elle autorise la vie et parfois elle donne la mort. Parfois, elle augmente ou diminue. Parfois, elle nourrit et parfois elle affame. Des fois, elle possède une saveur ou parfois, elle est insipide. Parfois, elle submerge les vallées par inondations gigantesques. Avec du temps et de l’eau, tout peut changer… ».
Merci Léonard de nous avoir démontré depuis plusieurs siècles déjà que l’eau n’était pas seulement cette chose au nom horrible : « achedeuzo ».
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