Épisode 3, Covid-19, avril 2020
Moyen-Âge
Dans la dernière chronique, nous avons fait un tour de piste du processus d’infection par un virus ou une bactérie. Nous avons ainsi appris qu’il était statistiquement inévitable d’être infecté par un virus ou une bactérie. Il y a, de fait, en moyenne deux cellules infectées pour 1000 cellules saines. Avec 40 000 milliards de cellules dans un corps adulte, le système immunitaire ne chôme donc pas. Ce système immunitaire aide à entretenir notre corps en bonne santé. Toute infection est ainsi liée, avant toute chose, à une baisse d’efficacité du système immunitaire. Le fait qu’un virus nous infecte est donc de notre entière responsabilité.
Une première idée intelligente aurait donc été de confiner en priorité les personnes à risque. Il aurait, pour cela, fallu faire un examen médical tout à fait standard. Cela aurait permis de laisser les personnes disposant de bonnes défenses immunitaires libres de circuler. Les dégâts économiques et psychologiques auraient ainsi été minimisés dès le départ. Nos « experts » ont toutefois préféré jouer la carte de l’ignorance. Celle qui conduit, de facto, à l’affolement collectif. On se comporte alors comme si l’on était encore au Moyen Âge. Époque où l’on ne savait rien sur les virus ou les bactéries.
Tenir un journal
Pour ceux qui tiennent un petit journal des évènements, pensez bien à tout noter. En particulier les dates où les autorités, au lieu de réfléchir calmement, prennent chaque jour des mesures de plus en plus contraignantes. Par exemple, aujourd’hui 10 avril 2020, les autorités du Bas-Rhin viennent d’interdire, dans une paranoïa inouïe, de se promener à deux dans la rue… C’est le genre de truc qu’il faut impérativement noter dans son calepin. Ceci afin de se souvenir, le fameux « jour d’après ». Celui où les comptes seront réglés. Car l’on pourra alors faire sereinement la part des choses. On pourra alors discriminer entre les décisions liées à la bêtise et à l’ignorance et celles tout à fait justifiées.
Nos hommes politiques devront en effet rendre des comptes sur les décisions qu’ils ont alors prises. Surtout sur celles qui sont le plus odieuses sur un plan humain. Avec une escalade de jour en jour dans l’ignominie. Ce point étant noté, essayons de comprendre maintenant la place qu’occupent les virus dans la chaîne de la vie. Car pour les bactéries, personne n’aurait l’idée de contester leur classement dans la catégorie des êtres vivants. Quid des virus ? La question divise les scientifiques depuis leur découverte.
Le dogme de la biologie
Une première position est de considérer que les virus ne sont pas des êtres vivants à part entière. Car, pour se reproduire ils ont besoin d’infecter une cellule hôte, bactérie ou autre, peu importe. Livrés à eux-mêmes dans la nature, ils sont donc condamnés à attendre patiemment que survienne une cellule « vivante ». Dans ces conditions, les virus ne seraient que des parasites génétiques transmissibles de manière latérale. Autrement dit, entre organismes dont l’un n’est pas l’ancêtre de l’autre. Cet argument tient-il la route, ou bien est-il fallacieux ? Pour ce qui me concerne, il est totalement fallacieux. Pour s’en convaincre, il suffit de se référer au dogme de la biologie moderne. Ce dogme date de 1859. Le biologiste allemand Rudolf Virchow est celui qui a forgé l’apophtegme suivant : « Omnis cellula e cellula ».
En bon français, cela signifie que “toute cellule ne peut provenir que d’une autre cellule”. Le pire est que je ne plaisante pas. Car toute personne un tant soit peu sensée ne peut admettre un tel dogme, sur lequel repose pourtant toute la médecine moderne. Car si ce dogme peut à la rigueur s’appliquer à ce que l’on observait en 1859, quid de la cellule ancêtre ? On retrouve évidemment ici sous une autre forme le paradoxe de l’œuf et de la poule. Paradoxe posé par le philosophe grec Aristote de Stagire (384 – 322 AEC). On sent bien que ce dogme n’est pas satisfaisant sur un simple plan logique et qu’il manque un maillon essentiel.
Le filtre Chamberland
Notez bien la date (1859) où l’on énonce pour la première fois ce dogme. Or, l’existence des virus ne sera soupçonnée qu’en 1881 par notre brave Louis Pasteur. On peut entrevoir dans les virus le moyen de sortir du paradoxe. Car, d’une part les virus ne sont clairement pas des cellules. On le sait depuis 1884, année où Charles Chamberland, assistant de Louis Pasteur, cherche à améliorer la qualité bactériologique de l’eau distribuée à Paris. Il invente alors le filtre en porcelaine, encore appelé de nos jours, filtre « Chamberland ». Chamberland constate que ce filtre retient toutes les bactéries visibles au microscope optique.
On comprend alors très vite plein de choses. Tout d’abord qu’un filtrat de la sève d’un plant de tabac malade, vide de bactéries au microscope, peut, après inoculation, quand même transmettre la maladie à un autre plant sain. On infecte ainsi, de proche en proche, des plants de tabac. Le microbiologiste hollandais Martinus Willem Beijerinck démontre que l’agent causal de la maladie du tabac ne peut être une bactérie. Ni une toxine d’ailleurs, mais un nouveau type d’agent infectieux. On le nomme « contagium virum fluidum » car, en milieu fluide, il se multiplie dans les cellules de son hôte. D’où l’idée que ce sont peut-être les virus qui auraient « inventé » les bactéries.
Origine de la vie
Car, l’on sait que sont les bactéries qui ont « inventé » la cellule végétale. Cette dernières contient en effet des chloroplastes qui possèdent leur propre matériel génétique. Les bactéries ont aussi, très probablement, inventé la cellule animale avec ses mitochondries. Dans ces conditions, pourquoi n’avoir pas transformé le dogme en « Omnis viri e cellula » ? Je vois deux raisons à cela. La première est que cela repousse le paradoxe. D’où est alors venu, dans de telles conditions, le premier virus ? La deuxième est que contrairement à la bactérie, le virus n’est pas « autonome » pour sa reproduction.
Est-ce là bien grave ? Car, si le virus est bien un être vivant ayant précédé les bactéries, alors sa capacité à se reproduire doit être indépendante des cellules. Elle doit être nécessairement liée à son milieu extérieur, c’est-à-dire la terre primitive elle-même. Dans ces conditions, la question devient : d’où vient la terre ? La réponse est ici simple. Puisqu’on sait qu’elle provient de l’accrétion d’une nébuleuse planétaire gravitant autour d’une étoile : notre Soleil. D’où une nouvelle question : d’où vient le Soleil ? La réponse moderne à cette question est que le soleil et toutes les étoiles proviennent d’un big-bang.
La question suivante qui est de savoir d’où vient le big-bang, n’a pas de réponse scientifique à ce jour. C’est ce qui permet aux religions de s’estimer supérieures à la science. Puisque chaque religion a été créée pour répondre de manière très précise et satisfaisante à cette question lancinante. La question est incontournable pour tout être qui possède la faculté de « conscience ».
Chaîne de la vie
On prendra donc comme point de départ que nous sommes les derniers rejetons du big-bang. Chacun pourra mettre ce qu’il veut derrière ce big-bang. Ceci permet d’établir une chaîne de causalité claire : big-bang -> étoiles -> éléments chimiques -> planète Terre -> eau liquide -> monde à ARN -> virus -> monde à ADN -> bactéries anaérobies -> bactéries aérobies -> cellule eucaryote -> organismes multicellulaires -> animaux -> être humain. Dans cette chaîne, chaque maillon a besoin des précédents pour exister. Si l’on rajoute ce slogan bien connu « l’eau c’est la vie », les virus y trouvent une place logique.
Si l’eau donne effectivement la vie et si les bactéries sont bien vivantes, il en découle logiquement que les virus sont « vivants. Cela implique aussi que les virus sont nos ancêtres. Des vestiges d’un monde très primitif qui arrive à survivre en nous par-delà les 4,5 milliards d’années écoulées depuis l’accrétion de la Terre. Selon cette perspective, les virus sont bien des alliés et non des ennemis. Si de temps en temps ils nous envoient ad patres, ce n’est pas par méchanceté. Plutôt parce que nous sommes devenus, de par notre comportement, totalement inadaptés à un environnement que nous avons créé nous-mêmes de toutes pièces.
Pollution
Donc, qu’il soit bien clair que les premiers responsables de la situation actuelle, ce n’est en aucun cas les virus. Ce sont les êtres humains eux-mêmes. Ce, via la pollution qu’ils engendrent dans l’air, dans l’eau et dans le sol. Y compris jusque dans le vide quantique, aujourd’hui parcouru en tous sens par des ondes électromagnétiques de toutes fréquences. Toute cette pollution génère chez les individus les plus fragiles, une baisse du système immunitaire.
Nos braves virus, au lieu de rester simples spectateurs, derrière la bordure de la piste de cirque, viennent eux aussi faire un tour de piste. Comme ce sont les êtres les plus primitifs qui soient en ce bas monde, je ne vous dis pas dans quel état la piste va se trouver après leur numéro. Ce qui peut parfois faire rire jaune et bien sûr s’avérer de temps en temps mortel. Pour ceux qui resteraient sceptiques sur le fait de placer les virus dans la longue chaîne de la vie, je ferais 3 remarques.
Trois remarques
– La première est qu’il est possible de prendre une amibe et de lui retirer soigneusement tout le cytoplasme et ses multiples organelles. Ceci pour ne garder que le noyau cellulaire. Malgré cela l’amibe arrive à reconstituer tout ce qui lui a été retiré. Surtout elle n’a pas perdu sa capacité à se reproduire par division cellulaire. Il est donc clair qu’une cellule peut être réduite à son seul noyau. Du moment que l’environnement du noyau est approprié, l’amibe restera en vie. Or, un virus c’est précisément cela. Un matériel génétique (noyau) dénué de toute la machinerie cellulaire. Cette machinerie n’est après tout qu’un ensemble de gadgets, des « options ».
– La deuxième raison est que sans les virus, il n’y aurait aucun mammifère sur cette planète. Car, les virus sont là depuis des milliards d’années. Ils ont laissé dans nos cellules une empreinte indélébile. Une telle empreinte prend la forme de gènes codant pour les « syncytines ». Ce sont des protéines d’origine virale. Sans elles, le syncytiotrophoblaste ne pourrait apparaître à l’interface mère-fœtus au sein du placenta.
– La troisième raison est que l’on a découvert très récemment un cycle métabolique purement inorganique. Ce cycle est basé sur seulement 4 ingrédients de base : eau, pyrite FeS2, photons et matières organiques réduites créées par la réaction chimique de serpentinisation. Ce sont ces cycles qui ont permis la synthèse de novo d’acides aminés et d’acides nucléiques à partir des molécules présentes sur une terre primitive. Ceux qui veulent avoir toute l’histoire pourront télécharger le papier (en anglais) suivant 🙁https://riviste.fupress.net/index.php/subs/article/view/324).
Évolution
Pour conclure cette chronique, j’espère vous avoir réconcilié avec les virus. Ce sont des outils génétiques formidables responsables de toute l’évolution de la vie sur terre. Depuis de modestes bouts d’acides ribonucléiques solvatés par l’eau, jusqu’à notre cher Emmanuel Macron. Certes, il n’a pas eu beaucoup de jugeote en proclamant l’état de « guerre ». Car, peu importe la manière dont il est apparu, ce virus SARS-CoV-2 est là pour nous faire évoluer.
Cette évolution fait suite à un profond bouleversement écologique à l’échelle de la planète. Bouleversement dont nous sommes les seuls responsables. Si nous sommes dans l’incapacité de comprendre la leçon infligée, noter sort sera de disparaître en tant qu’espèce. Comme ont disparus avant nous les dinosaures et bien d’autres formes de vie primitive. Dans la prochaine chronique, nous verrons comment le SARS-CoV-2 se débrouille pour passer de spectateur à acteur.
Par Marc HENRY
Leave a Reply