15•La Vie ou la Mort?

15•La Vie ou la Mort?

Épisode 15, Covid-19, mai 2020

Des experts pas très experts

Un grand merci à tous ceux qui ont eu la patience de lire mes précédentes chroniques. J’ai essayé de comprendre la véritable folie mondiale suscitée par l’apparition de ce virus. Il a fallu d’abord comprendre le mécanisme d’infection virale (premières chroniques). Puis, le mécanisme de réaction d’un organisme à l’infection (dernières chroniques). Peut-être avez-vous trouvé cela trop technique. Aucun souci non plus. Vous aurez en effet tout le temps pour y retourner quand vous en ressentirez le besoin. Car pour parler de choses scientifiques, deux attitudes s’affrontent.

La première attitude est celle des experts. Une toute petite minorité. Ces experts qui possèdent le savoir s’adressent aux non-experts. Une très large majorité. Ils estiment que cette majorité sont trop bêtes pour comprendre des sujets d’une extrême complexité. Car, pour comprendre lesdits sujets, ils ont mis eux-mêmes beaucoup de temps. En gros, vous avez juste à faire confiance. Dormir sur vos deux oreilles en respectant scrupuleusement les consignes données. Inutile de vous faire un dessin et de citer des noms.

Le culbuto

Allumez simplement votre poste de radio ou de télévision. Vous y verrez ces experts à l’œuvre. Véritables chevilles ouvrières d’un système basé sur l’ignorance. Ce système veut nous persuader que l’on ne connaît que très peu de choses sur cette nouvelle maladie. Car elle semble présenter des ramifications que l’on ne peut découvrir qu’au jour le jour. De manière totalement imprévisible. Comme on ne peut rien prévoir, on ne peut pas être critiqué pour avoir dit blanc le matin. Puis, opter pour le noir le soir. Position très confortable dite du « culbuto ». Ici, quoique vous disiez vous restez toujours droit dans vos bottes. Vous avez, quoi qu’il arrive, toujours raison. 

La deuxième attitude est celle des vulgarisateurs. Une vraiment très infime minorité. Ils possèdent eux aussi le savoir après de longues années d’études. Ils ont cependant choisi de s’adresser à ceux qui ne savent pas. Car il est impossible de tout savoir. L’idée est de ne rien cacher des connaissances acquises au cours des millénaires écoulés. Pour cela, il faut faire une mise à niveau au moyen de métaphores. Il est impératif que le niveau d’abstraction reste bas, afin que tout le monde puisse comprendre. C’est la raison pour laquelle j’ai assimilé la cellule à un cirque. L’organisme étant pour sa part une société qui, pour bien fonctionner, doit posséder une police et une justice.

Métaphores

L’idée est ici de permettre à ceux qui n’ont pas eu le temps d’acquérir le savoir nécessaire de pouvoir être autonomes. Il faut être capable de comprendre les décisions prises sous le conseil d’experts. Tout en veillant à ce que les métaphores employées collent de près à la connaissance scientifique du moment. Car, les métaphores peuvent devenir trop hasardeuses. Elles véhiculent alors des idées fausses. On risque de faire plus de dégâts qu’en laissant les gens dans l’ignorance, libres de choisir au hasard. Malgré ces dangers bien connus de tout vulgarisateur qui se respecte, j’ai pourtant choisi cette voie périlleuse. Car mon expérience de 40 ans en enseignement et en recherche universitaire m’a donné confiance dans ce que je sais. Surtout aussi dans ce que je ne sais pas encore.

Bref, j’ai la prétention de croire qu’avec ces quelques chroniques vous allez être en mesure d’avoir des connaissances aussi précises et aussi solides que celle de nos meilleurs virologues. Car, je ne vous cache rien. Tout a été décortiqué et mis sur la table. S’il y a des choses qui semblent manquer, ce n’est pas parce que je cherche à les cacher. Simplement, elles appartiennent au domaine des choses que je ne sais pas encore. En particulier, il y a eu les nombreux commentaires de ces chroniques. J’espère que vous les avez lues. Certains d’entre vous m’ont même appris des choses que je ne savais pas encore.

Répondre à tout le monde

Quand on me pose une question, je cherche toujours, bien sûr, à donner une réponse. Je donne aussi le raisonnement par lequel j’en suis arrivé à la réponse fournie. Cela est très rare. C’est surtout très précieux. Car, si je me trompe dans ma réponse, vous pourrez identifier le point précis où j’ai commis une erreur de raisonnement. Il est ainsi possible d’argumenter avec moi d’égal à égal. Cela est impossible avec un expert. Ce dernier cherchera systématiquement à vous mettre en position d’infériorité par rapport à lui. C’est d’ailleurs en cela que l’on reconnaît que l’on a affaire à un expert.

C’est ce qui m’a le plus frappé dans cette épidémie. Des experts qui commencent à parler en disant que l’on se sait quasiment rien. Bon sang, mais si on ne sait vraiment, on se tait. On ne vient pas pérorer en direct devant des millions de Français. La deuxième chose qui est frappante, c’est l’omniprésence du mensonge à tous les niveaux. On nous dit par exemple que l’on meurt d’une infection au COVID-19. Alors que c’est faux. On meurt d’un choc septique. Ce dernier provoque un déluge de feu dans l’organisme tout en noyant les cellules. Car mourir n’est pas aussi facile que l’on croît. Puisque même si le corps fini par enfin lâcher prise, les médecins peuvent prendre le relais. Ils peuvent s’acharner à conserver la moindre parcelle de vie quoi qu’il en coûte. Selon une phrase devenue aujourd’hui célèbre.

Apoptose et nécrose

Les cellules peuvent elles aussi mourir. Cela s’appelle « l’apoptose ». Ce terme dérive du mot grec apóptôsis signifiant « chute des feuilles ». Ici le préfixe grec apo marque l’idée de mettre dehors, d’éloigner, de repousser, de s’opposer. Associé à l’idée de chute, il suggère qu’il faille éloigner quelque chose. Cette chose a bien sûr été à une époque précieuse, mais elle a fini par déchoir. Pour un arbre, il s’agit bien sûr des feuilles. Tandis que pour un organisme, il s’agit de ses cellules infectées ou devenues trop vieilles. Il convient aussi de distinguer l’apoptose de la nécrose.

Ce terme vient du grec necrosis signifiant « mortification ». Elle survient suite à une déplétion d’une molécule connue sous le nom d’adénosine triphosphate (ATP). Cette déplétion provoque une fuite du cytoplasme vers le milieu extracellulaire. L’apoptose est la fragmentation volontaire de l’ADN en plusieurs fragments. Suite à l’activation d’une cascade d’enzymes.

Apoptosomes

Deux causes principales d’apoptose ont pu être identifiées. L’apoptose accidentelle est déclenchée par le suicide des mitochondries en réponse à un stress accidentel. L’apoptose programmée est, pour sa part une mort sur ordonnance. Mort qui a été décidée par un tribunal, autre que NLRP3 ou AIM2. Dans tous les cas, il existe un récepteur de mort, appelé FAS. Cet acronyme signifie : fragment stimulant l’apoptose. Le FAS reçoit d’abord l’ordonnance. Le complexe ainsi formé recrute alors dans le cytosol de la cellule condamnée des protéines d’adaptation. Ces protéines sont dites FADD. Il s’agit d’un acronyme signifiant : domaines de mort associé au récepteur FAS.

Les domaines de mort de FADD vont attirer une pro-caspase du huitième type (pro-caspase-8). Leur rôle est de cliver cette protéine au niveau d’un résidu aspartate. Ceci, afin de la libérer du résidu cystéinyl qui l’inactivait. La caspase-8 active est ainsi formée. Elle s’attaque alors à une pro-caspase du troisième type. Dans le but de libérer une caspase-3 active qui libérera elle-même les caspases du sixième et du septième type. Une cascade de protéases agissent ainsi jusqu’à activer des ciseaux à ADN. Ces ciseaux sont appelés exonucléases. Ils mettront en pièces le Mr Loyal cellulaire sous forme de fragments nucléosomiques. Suite à ce processus la cellule apoptotique se résout en petites vésicules : les apoptosomes. 

La vie ou la mort ?

Donc la mort, peu importe le nom qu’on lui donne, concerne tout être vivant. Personne ne peut dire qu’il ne se sent pas concerné par cette question vitale. Les médecins sont bien sûr les premiers concernés. Pour la plupart d’entre eux, la mort ne peut être qu’une chose horrible. Ils veulent l’éviter à tout prix. Cela est-il vraiment le cas ? Si c’était la vie qui était horrible, et non pas la mort ? La question mérite d’être posée. Car, selon la télévision et la radio, le virus SARS-CoV-2 rôde partout. Il n’aurait qu’une seule idée en tête : vous faire mourir.

Au fond, est-ce si terrible que cela ? Pensez aux personnes âgées. On les a privées de la visite de leur famille. On les a condamnées à rester seule assise sur une chaise du matin au soir. Alors qu’on est en vie. N’est-ce pas avoir une vie horrible ? Ceux qui ont pris cette décision, tout simplement inhumaine, se sont-ils seulement posé la question ?

Une EMI

Pour ma part, je me pose sans cesse cette question de la signification exacte de la vie et de la mort. Depuis environ 15 ans. Suite à un arrêt cardiaque sur une table d’opération. Un cœur qui s’est arrêté de battre. Des poumons qui refusent de respirer. Chose remarquable, une conscience qui est bien là. Qui, pendant de longues minutes, constate l’affolement du bloc opératoire. Médecins qui vous défoncent la poitrine. Mieux vaut ne pas avoir trop d’ostéoporose ! Tout en engueulant des infirmières. Ces dernières avouent qu’elles se servent du matériel de réanimation pour la première fois. Car il vient juste d’être changé ! Tandis qu’une autre hurle en boucle dans vos oreilles ce mot clé : « Respirez ! ». Sauf que l’on ne peut justement pas, et pour cause, respirer.

Dans toute cette angoisse terrorisante, le bonheur de s’élever vers des nuages. Dans une lumière puissante, mais qui n’éblouit pas. Car, tout est douceur là-haut. Calme et paix à tous les étages. Avec juste ce petit regret de mourir si jeune. Alors qu’il restait tant de choses à faire. Bref, la dernière chose à faire dans de tels moments. Car, la section a été immédiate : retour sans ménagement dans le corps. Pour y retrouver une vie violente, bruyante et surtout douloureuse. J’en ai donc repris pour au moins quinze ans. Peut-être plus, allez savoir ! Alors que la vie m’avait offert la chance de pouvoir partir sans trop souffrir.

La peur de mourir

Ce que j’ai appris de cette expérience très difficile à oublier ? C’est que la mort et la peur de mourir sont deux choses très différentes. Car, qu’est-ce qui provoquait la violence et le bruit dans ce bloc opératoire ? D’où je me retirais sur la pointe des pieds ? C’était bien la peur du personnel soignant que je puisse mourir, et uniquement cela. Des gens qui meurent à l’hôpital, c’est banal. En revanche, ce qui n’est pas banal, c’est d’être, en même temps, en vie et susceptible de mourir. Dans cette épidémie de COVID-19, des gens sont morts. On ne se prive pas de nous le faire savoir. Avec des détails numériques aussi détaillés que sordides.

Ce simple fait d’être en même temps en vie et susceptible de mourir terrorise certains d’entre nous. Il fait resurgir en nous ce qu’il y a de plus mauvais, de plus malsain et de plus illogique. On cloître par exemple les gens chez eux. On instaure en même temps un régime policier au-dehors. Il faut aussi que lesdits cloîtrés aille faire leur devoir électoral. On peut enfin devenir un criminel. Alors que l’on ne fait que des choses parfaitement anodines. Comme s’asseoir sur un banc ou à une table de café. Se promener dans un parc ou poser sa serviette sur la plage. Dès que la peur s’installe en nous, la vie devient une chose horrible et la mort une libération.

Si l’on rejette la peur, la vie redevient belle et attrayante. La mort n’est plus qu’un passage vers une autre dimension. Celle de la conscience universelle. Dans les prochaines chroniques, je vous expliquerais comment ne pas avoir peur du COVID-19. Comment débusquer aussi les décisions idiotes de ceux qui agissent par peur.

Par Marc HENRY

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