80· Le code 3-6-9 de l’univers

80· Le code 3-6-9 de l’univers

Introduction

Cette chronique est la suite logique de la chronique n° 79. Je me propose d’appliquer ici ce que j’ai dit afin de ne pas être déroutés par l’innombrable flux d’information circulant sur internet et les réseaux sociaux. Un bon exemple est ce mystérieux code 3-6-9 que l’on prétend être le code secret de l’univers. L’idée est aussi de mener sa vie de la manière la plus optimale, en accord avec une réalité visible, mais, aussi (et surtout), invisible. Parmi les questions les plus motivantes, on peut citer, en tout premier lieu, ce qui arrive après le décès. Se réincarne-t-on ou bien sommes-nous anéantis de manière définitive et sans retour possible ?

Pour ma part, je sais que lorsque le cœur s’arrête de battre, la conscience de qui l’on est, reste présente. Ceci, non en raison d’arguments théoriques, mais parce que je l’ai vécu le 15 janvier 2005. D’où à mon retour, muni d’un pacemaker obligeant mon cœur à rebattre, l’obsédante question de comprendre ce genre d’expérience. Et, je vais justement prendre cette date pour illustrer la chronique n° 79. Ainsi, le 15 janvier peut se traduire par 15/01, soit le chiffre 1 + 5 + 0 + 1 = 7. Ce jour-là était donc un jour de perfection. Pour l’année, 2005, on avait le chiffre 2 + 0 + 0 + 5 = 7. C’était donc, aussi, une année parfaite. Puis, on associe les deux, soit 7 + 7 = 14 = 1 + 4 = 5. Ce jour-là, précis, était donc aussi un jour de crise. Et, de fait, j’ai été bien et copieusement servi, par un bel arrêt cardiaque…

Vous avez dit chroniques ?

Ceci n’est qu’un exemple, parmi tant d’autres. Prenons, par exemple, le numéro de ma dernière chronique : 79. Si vous m’avez suivi, votre premier réflexe sera de faire 7 + 9 = 16 = 1 + 6 = 7. Les plus vifs d’entre vous qui auront compris qu’en vérité 9 = 0 (l’Ouroboros) auront traduit : 7 + 0 = 7. C’est plus rapide, mais, peu importe. Par conséquent, cette chronique n° 79 est un aboutissement, une sorte de perfection dans mes idées concernant les chiffres. Par contrecoup, la chronique d’avant n° 78 était placée sous la tutelle du chiffre 6 (7 + 8 = 15 = 1 + 5 = 6). Un sous-titre aurait donc très bien pu être, le charme et la beauté des profondeurs en dessous de la surface des choses. Et, puis, évidemment, pour la n° 77, on a, de nouveau, une double perfection (deux chiffres 7). Et, donc, une crise puisque 7 + 7 = 14 = 1 + 4 = 5. De fait, cette chronique constituait une prise de conscience qu’il fallait reprendre la plume après la grande activité durant la crise COVID.

Mais, ceci n’est, bien sûr, qu’un jeu. De pures coïncidences, voire des foutaises, diront certains esprits « rationnels ». Je m’en moque. Car, une chose est sûre. Cela me permet de ne pas « subir » bêtement les évènements. J’ai un socle, basé sur la sagesse de l’Égypte ancienne, pour analyser ce qui se passe dans ma vie. Et, cela est rassurant de savoir que derrière l’apparente absurdité de ce qui m’arrive, il y a peut-être une logique qu’il me faut comprendre et assimiler. Ne dit-on pas : « L’espoir fait vivre ». Et, l’espoir, quand une chose brutale et très déplaisante à vivre vous arrive, c’est fondamental, crucial.

Nikola Tesla, toujours lui

Mais, on peut aussi utiliser cette sagesse, pour débusquer les personnes qui ne sont pas animées de bonnes intentions. Internet, pullule de ce genre de personnes. Je prendrai comme exemple, le fameux « code secret de l’Univers » qui serait contenu dans la séquence de chiffres 3-6-9. Ainsi, sur internet, on peut très facilement trouver cette phrase attribuée à l’ingénieur/inventeur Nikola Tesla. « Si seulement vous connaissiez la magnificence de trois, six et neuf, alors vous détiendriez une clé de l’univers », aurait affirmé l’inventeur d’origine serbe de son vivant. 

Comme toujours avec internet, il y a de fortes chances que cette phrase ne vienne pas de Tesla lui-même. Mais, plutôt, d’un admirateur de ces travaux. La règle à suivre est simple. Toute citation doit nécessairement être accompagnée d’une source. Généralement, un livre ou une publication. Sinon, il convient d’être extrêmement méfiant. Non seulement il faut le nom du livre, mais encore un numéro de page, une année d’édition et un nom d’éditeur. S’il manque l’un de ces ingrédients, la citation doit systématiquement être considérée comme suspecte. Et, si d’aventure, vous la relayez quand même, vous prenez une lourde responsabilité en matière de diffusion d’informations non contrôlables, et donc, possiblement fausses.

Vortex Maths

En revanche, il ne fait aucun doute que Tesla était obsédé par le chiffre 3, d’abord. Ensuite, plus tard, par les chiffres 6 = 3×2 et 9 = 3×3. Tesla a manifesté son obsession de plusieurs manières. Ainsi, selon cette source, Tesla faisait le tour d’un pâté de maisons trois fois avant d’entrer dans un bâtiment. Il ne choisissait que les chambres d’hôtel dont le numéro est divisible par 3. Il faisait sa vaisselle avec 18 serviettes seulement. Cette obsession a permis à un étrange personnage, Marko Rodin, de découvrir ce qu’il a appelé les « Vortex Maths ». Étrange personne, car impossible de trouver quoi que ce soit sur ce monsieur sur internet. Pas de biographie officielle, ni de CV en bonne et due forme. Ceci est une autre sonnette d’alarme qui doit vous alerter.

Par exemple, me concernant, vous tapez sur n’importe quel moteur de recherche : « Marc Henry water Google Scholar ». Le mot « water » est nécessaire pour éviter les homonymies. Si vous n’aimez pas Google, allez sur Research Gate, j’y suis aussi. Bref, il est extrêmement facile de me trouver et de tout savoir de ma carrière scientifique en termes de publications scientifiques. Avec Marko Rodin, impossible. D’où une méfiance due base face à ce qu’il peut dire ou bien affirmer. En réalité, cela n’engage que lui et il faudra donc faire sa propre opinion pour savoir s’il est crédible ou pas.

Messieurs Rodin et Haramein

Pour résumer, M. Rodin pense que ces chiffres (3,6,9) représentent un vecteur de la troisième à la quatrième dimension qu’il appelle un « champ d’écoulement ». Ou bien encore un « champ de flux ». Ce champ est censé être une énergie de dimension supérieure qui influence le circuit énergétique des six autres points (1, 2, 4, 5, 7, 8). Puis, Randy Powell, un « étudiant » de Marko Rodin, va encore plus loin. Ainsi, il assure qu’il s’agit là de la clé secrète de l’énergie libre que Tesla a recherchée jusqu’aux derniers jours de sa vie. Pourquoi pas ? Vu de loin, avec quelques démonstrations d’arithmétique, cela semble intéressant.

En vérité, ici, grâce à la chronique n° 79, on voit facilement que ce M. Rodin est un beau parleur de première classe. Un peu comme M. Nassim Haramein qui parle lui aussi beaucoup d’autres dimensions. Sauf, que Nassim a pris la peine de publier ses idées. Mais, quand on lit ce qu’il a écrit, c’est bourré de raisonnements circulaires où l’on démontre, à la fin, un résultat posé au début… Mais, pour masquer l’entourloupe, il déroule, entre le début et la fin, un tapis impressionnant de relations mathématiques. Qui sont toutes justes, mais, que seul un expert peut suivre et décoder. Très malin, et beaucoup plus subtil que Marko Rodin, qui, lui, n’a rien publié du tout.

Racines essentielles

Toutefois, revenons aux Vortex Maths. Car, là, il est très facile de voir l’arnaque. L’image associée à cette chronique vous montre le vortex en question. Dans sa « démonstration », Rodin considère les puissances de 2 (positives ou négatives) 2n . Il arrive alors à la conclusion que l’on répète toujours la même séquence de racines numériques (RN) : 2 – 4 – 8 – 7 – 5 – 1 – 2. Je rappelle que la racine numérique d’un nombre supérieur ou égal à 10, s’obtient en additionnant entre eux les chiffres constituant ce nombre. Impossible d’y trouver le fameux triplet (3 – 6 – 9). Cependant, dès que l’on multiplie ces puissances par le chiffre 3, on obtient une nouvelle série répétitive très courte : 6 – 3. Impossible d’avoir le chiffre 9. Pour le trouver, on doit envisager les puissances successives 3n du chiffre 3. Ainsi, pour la valeur n = 0, on trouve le chiffre 3. Puis, pour n = 2, le chiffre 6. Et, pour les valeurs suivantes, le chiffre 9 apparaît tout le temps…

Voilà donc la fameuse clé (3 – 6 – 9) dévoilée au commun des mortels. Mais, ceux qui ont étudié ma chronique n° 79, ne seront pas réellement impressionnés. Puisque, pour ma part, je me moque des puissances de 2 ou de 3. Ainsi, en couplant la racine numérique (RN) à l’addition théosophique (AT) on obtient ce que j’ai appelé la « racine essentielle » (RE) d’un nombre. D’où le triplet (1 – 4 – 7) pour lequel RE = 1. Puis, trois doublets (2 – 6) ; (3 – 5) et (8 – 9), pour lesquels RE = 3,6 ou 9. Ici, pas l’ombre d’un vortex, mais une interprétation suggérée par la sagesse antique d’origine égyptienne.

Relation de congruence

Ceci étant posé, la question est, maintenant, de savoir qui colle le mieux à la réalité Rodin, ou moi ? J’ai, bien sûr, la faiblesse de préférer mon interprétation. Parce que le triplet (3 – 6 – 9) se révèle d’emblée, de manière naturelle, comme étant trois des racines essentielles possibles (0, 1, 3, 6 et 9). Ceci, sans avoir à analyser le chiffre 9 à part ou les puissances successives des chiffres 2 ou 3. Voyons donc, les autres faiblesses de l’argumentation de Rodin. Ce monsieur ne vous dit pas, par exemple, que son vortex est une version simplifiée, d’une courbe très connue : la cardioïde. Cette courbe est connue depuis 1631 grâce au père du philosophe Blaise Pascal qui l’avait déjà identifiée. Son nom a été forgé en 1741 par le mathématicien italien Giovanni de Castillon (1708-1791) pour décrire une courbe en forme de cœur. Il provient du grec ancien καρδία, cardia (« cœur ») et du suffixe -oïde qui indique la forme.

Pour cela, oublions Rodin et ses puissances successives de 2 ou de 3. Considérons pour l’instant l’opération, bien définie mathématiquement, de congruence. Comme le montre la figure, deux nombres a et b sont dits « congruents modulo N » (a ≡ b mod N), s’il existe un autre entier k, tel que a = b + k·N. D’où l’idée de partir d’un entier n et de le doubler (2×n). Et, si l’on dépasse la valeur N, on considère le nombre compris de 1 à N qui lui est congruent. Puis, muni de cette relation de congruence, on dispose les points en cercle et l’on trace un trait entre la valeur n et la valeur n’ ≡ n mod N. 

Congruence et cardioïde

La supercherie de Rodin commence ainsi à se dévoiler. Puisque, si n n’est pas un multiple de 3, on retrouve exactement la série 1 – 2 – 4 – 8 – 7 – 5 – 1. Même motif caractéristique en ailes de papillon. Toutefois, pour le triplet (3,6,9), il supprime de la figure le trait de 3 à 6. Et, il en rajoute deux autres, fictifs (d’où les pointillés). Le premier entre le 6 et le 9 d’une part, et le second, entre le 9 et le 3, d’autre part. Parce qu’évidemment, il a une petite idée en tête. Bref, au lieu de prendre une chose rigoureuse et fondamentale, la congruence, il bidouille une recette ad-hoc. La figure vous montre ainsi que si l’on augmente le nombre de points N sur le cercle, la figure converge vers la forme si caractéristique de la cardioïde.

Ceci n’a rien de surprenant, puisque cette même figure se forme dès l’on éclaire une tasse à café en incidence rasante. On peut aussi faire rouler un cercle de rayon donné sur un autre cercle de même rayon. Ainsi, tout point sur le premier cercle trace une cardioïde. Une autre manière de voir cette courbe est de trouver l’enveloppe de tous les cercles centrés sur un cercle (coloré en bleu dans la figure) et qui passent par le même point de ce cercle. Enfin, la cardioïde se retrouve au cœur de l’ensemble de Mandelbrot, signifiant, qu’à côté des dimensions spatio-temporelles (x, y, z, t), il existe une cinquième dimension d’échelle (s). Dimension d’échelle qui est exploitée dans les musiques créées au diapason de l’eau en collaboration avec Tommi Jack’s. 

Un tour de passe-passe…

Vous voyez l’arnaque ? On prend une courbe connue depuis le XVIIe siècle. Et, on bidouille une explication sans prendre la peine de vous expliquer ce qu’est une « congruence ». On utilise, un autre terme, moins explicite : racine numérique (RN). On prend, une valeur de N suffisamment faible pour que la supercherie ne soit pas flagrante. Et, le tout est joué. Les pinailleurs diront que j’ai, moi aussi, utilisé le concept de racine numérique, dans la chronique n° 79, sans indiquer qu’il s’agissait d’une relation banale de congruence. La raison en est que j’avais déjà en tête cette chronique n° 80, où j’allais revenir là-dessus. Et, pour que les choses soient bien claires, étudions d’un petit plus près la relation de congruence et son lien avec la racine numérique.

Quelques propriétés de la racine numérique

Considérons pour cela un nombre quelconque, formé de chiffres notés de a à z. L’être humain ayant 10 doigts, il compte depuis la nuit des temps en base 10, soit :

abc…xyz = a×10n + b×10n-1 + … + y×10 + z×1

Les chiffres représentés par les lettres a, b, c… , x, y, z ne peuvent ici prendre que les valeurs k = 0,1,2,3,4,5,6,7,8 ou 9 puisque l’on est en base 10. Or, le chiffre 10 est congruent au chiffre 1 modulo 9, car : 10  = 9×1 + 1. De même 102 = 100 = 9×11 + 1, et 103 = 100 = 9×111 + 1, etc. Toute puissance entière de 10 est donc congruente à 1 modulo 9 = 10 – 1. D’où la relation de congruence générale : 

abc…xyz ≡ (a×1 + b×1+ … + y×1 + z×1) mod 9 =  a + b + … y + z = RN

Les autres propriétés de la racine numérique se déduisent des propriétés générales de la relation de congruence, soit :

a ≡ b mod N et c ≡ d mod N ↔ a + c ≡ b+d mod N et a×c ≡ b×d mod N

Soit : RN(a + b) = RN(a) + RN(b) ; RN(a×c) = RN(a)×RN(c) ; RN(aq) = RN(a)q

Ceci pour dire que le chiffre 9, joue ici un rôle particulier, puisque 9 = 10 – 1. Dans tout autre système de numération de base N, ce rôle sera par conséquent assuré par le chiffre N-1. 

La preuve par neuf

Sans aller aussi loin sur le plan mathématique, on peut tout simplement se rappeler le principe de la « preuve par 9 ». Parce que, normalement, tout le monde a dû recourir à cette preuve lorsqu’il a fallu apprendre à multiplier deux nombres entiers entre eux. Une condition nécessaire, mais pas suffisante pour que la multiplication soit juste, est que le produit des racines numériques, soit le même que la racine numérique du produit calculé. Si vous préférez le vortex de Rodin, clé supposée de tout l’univers, est en réalité basé sur la modeste preuve par neuf, connue de n’importe quel écolier. Dit comme cela, c’est évidemment beaucoup moins ronflant et impressionnant.

Pour autant, je ne veux pas dire que la séquence 3-6-9 n’est pas importante. Seulement qu’il est ridicule de la détacher des deux autres séquences étudiées dans la chronique n° 79 :

0 : source

1-4-7 : Création/Manifestation/Perfection

2-5-8 : Discrimination/Crise/Disparition

3-6-9 : Stabilité/Beauté/Renaissance

Conclusion

Par conséquent, si une personne se réfère au 3-6-9, comme clé de l’univers, il ne vous dévoile qu’un seul tiers de la recette « Tout est vibratoire » (0, la source). Le chiffre 3 exprime alors qu’il existe une stabilité (3) dès qu’une vibration (2) est créée (1). Mais, aussi, comment ce qui est beau (6) résulte d’une crise (5) dans la manifestation (4) de cette vibration. Puis enfin, que toute renaissance (9), implique la disparition (8) d’une chose qui était initialement parfaite (7). Mais, revenons sur le fait que je vous ai proposé, ici, ma quatre-vingtième chronique. Comme RN(80) = 8 + 0 = 8, on a dû détruire une chose qui, à sa manière, était parfaite. Cette chose, c’est, bien évidemment, l’idée que le triplet 3-6-9 soit une clé de compréhension de l’univers.

Mais, comme je l’ai expliqué dans la chronique n° 79, vous devez considérer que ce huit comme étant encerclé par l’Ouroboros. Il évoque donc, bien sûr, la disparition d’une chose, cependant, avec l’idée, de préparer la naissance d’une nouvelle chose. Cette nouvelle chose, c’est l’association intime de la séquence 3-6-9 à la séquence « préparatoire » 2-5-8, via l’encerclement par l’Ouroboros. Pour ce qui concerne la séquence 1-4-7 restante, nous avons ici, via le processus d’addition théosophique, une racine essentielle commune égale à 1. A chacun de décider, maintenant, quelle interprétation lui semble correcte. Tout est désormais sur la table pour pouvoir se positionner en pleine connaissance de cause.

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