Épisode 19, Covid-19, mai 2020
Luc Montagnier
J’ai donné, dans la précédente chronique, des informations concernant ce qui trame dans les laboratoires de recherche de niveau P4. Dans un entretien accordé le 16 avril au site « Pourquoi Docteur » (voir notre page Facebook) Luc Montagnier a fait une déclaration fracassante. Il suggère que le virus SARS-CoV-2 soit issu d’une tentative de fabrication d’un vaccin contre le virus du sida. Il se trouve d’ailleurs qu’un tel laboratoire P4 se trouve à Wuhan en Chine. Or, quand un colauréat d’un prix Nobel de médecine s’exprime, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre dans les médias. Luc Montagnier a donc reçu de nombreuses invitations pour parler de cela à la radio ou à la télévision. Dès le lendemain, le journaliste Pascal Praud l’invite à s’exprimer sur le plateau de la chaîne CNews, où il déclare :
Un virus manipulé
« Nous en sommes arrivés à la conclusion qu’il y a eu une manipulation sur ce virus. Une partie, je ne dis pas le total. Il y a un modèle qui est le virus classique, venant surtout de la chauve-souris, mais auquel on a ajouté par-dessus des séquences du VIH […]. Ce n’est pas naturel, c’est un travail de professionnel, de biologiste moléculaire, d’horloger des séquences. Dans quel but ? Je ne sais pas […]. Une de mes hypothèses est qu’ils ont voulu faire un vaccin contre le sida. »
VIH
Luc Montagnier est un vénérable chercheur de 87 ans qui a démarré sa carrière au CNRS en 1960. Il a réussi en 1983 avec son équipe de recherche à isoler le virus VIH responsable du SIDA. On lui attribue prix Nobel de Médecine 2008 pour cette découverte, qu’il partagera avec sa collaboratrice Françoise Barré-Sinoussi. En 2009, ses pairs le critique sévèrement pour l’affirmation suivante. « Nous pouvons être de nombreuses fois exposés au VIH sans être infectés de façon chronique. Notre système immunitaire va se débarrasser du virus en quelques semaines si vous avez un bon système immunitaire ».
Mémoire de l’eau
Il récidive en 2010 en apportant son soutien à la théorie de la mémoire de l’eau. Il reprend même reprend les travaux de son collègue Jacques Benveniste, mort prématurément. Ceci alors que la plupart des scientifiques sont convaincus que la mémoire de l’eau est une vaste fumisterie. En 2013, il démontre qu’il est possible de mémoriser dans l’eau des signaux électromagnétiques en provenance de la molécule d’ADN. Mieux, il montre comment la reconstituer intégralement après téléportation via Internet. On l’accuse alors de faire de la pseudo-science. Car les conséquences de cette découverte sont potentiellement énormes.
Vaccins
J’explique en détail ces expériences dans mon livre « L’Eau et la Physique Quantique » (éditions Dangles). Elles remettent bien évidemment directement en cause l’enseignement actuel de la biologie. En novembre 2017, il soutient son collègue Henri Joyeux lorsqu’il dénonce la dangerosité potentielle des vaccins. « Nous voulons alerter sur de bonnes volontés au départ, mais qui risquent d’empoisonner petit à petit toute la population ». Il s’attire ainsi la réprobation de 106 académiciens qui l’accuse de véhiculer « un message dangereux pour la santé ». Puis en avril 2020, Luc Montagnier affirme que le SARS-CoV-2 pourrait un virus manipulé avec de l’ADN de VIH. Il pourrait y avoir eu une « fuite » involontaire à partir du laboratoire P4 de Wuhan.
Terreur intellectuelle
Quelles ont été les réactions de la presse à ces propos émanant d’un virologue reconnu ? Le même site « Pourquoi Docteur » qui a révélé le scoop insinue de manière odieuse dès le lendemain que comme il n’est que colauréat du prix Nobel, qu’une totale reconnaissance se refusait au Professeur Montagnier. Le journaliste démontre ici sa totale ignorance de la manière dont on attribue un prix Nobel. Il oublie de signaler que c’est Luc Montagnier qui a créé dès 1972 l’unité d’oncologie virale à l’Institut Pasteur. Sa colauréate Françoise Barré-Sinoussi ne le rejoindra, de fait, que trois ans plus tard.
Lors de chacune de ses interventions, la presse rappelle systématiquement ses prises de positions courageuses. Toujours sur des sujets de société majeurs (infections virales, mémoire de l’eau, vaccinations). Cela alimente les doutes sur sa véritable participation à la découverte du VIH. Luc Montagnier, lui, dénonce dès 2010, le « climat de terreur intellectuelle » qui règne selon lui en France. Il dirigera pendant un bref moment un institut de recherche à Shanghai, en Chine. Puis il revient en France grâce au soutien de la Directrice générale de l’Unesco, Madame Irina Bokova.
Le colloque à l’Unesco
Il organise ainsi le mercredi 8 octobre 2014 un colloque international à l’Unesco. Le thème est : « La biologie à la lumière des théories physiques : Nouvelles frontières en médecine ». Il a invité Giuseppe Vitiello de l’Université de Salerne, berceau de la médecine européenne. Il y a aussi Carlo Ventura de l’Université de Bologne, première université médicale italienne. Le lauréat de la médaille Fields 2010 (plus haute distinction mondiale en mathématiques), Cédric Villani, est aussi présent. Le journaliste au Monde, Franck Nouchi, sera le modérateur de la réunion. En effet, il a suivi de près l’affaire Jacques Benveniste. Je suis aussi présent au titre de l’Université de Strasbourg souvent qualifiée de « Harvard » français de la chimie. Toutefois, Irina Bokova prétextera un conflit d’agenda. Elle brillera donc par son absence et ne prononcera pas le discours d’ouverture prévu.
Il faut dire que 3 jours auparavant le magazine américain « Science » avait savamment savonné la planche. Le journal relaye en effet des propos haineux contre Luc Montagnier. Ainsi le blogger, Andy Lewis, se déchaîne. « Honte à l’Unesco pour héberger cette conférence pseudo-scientifique absurde sur les errements de Luc Montagnier. Nous sommes face à un cas classique de science pathologique draguant dans le bruit d’expériences non reproductibles par des personnes à l’expertise non reconnue et dans le but de supporter des hypothèses qui font voler en éclats des principes scientifiques bien établis. »
La science n’est donc pas un milieu rose bonbon. Lorsqu’on s’attaque à des « principes scientifiques bien établis », il faut avoir un moral d’acier. Car il faut supporter les quolibets émanant de personnes fulminant contre ceux qui pensent de manière différente. Bien confortablement installées dans des paradigmes moribonds, ces personnes peuvent aboyer sans crainte. Car elles ont derrière elles tout le poids d’un système de pensée majoritaire.
Jean-Claude Pérez
On peut donc aisément imaginer le scepticisme qui a accueilli les propos de Luc Montagnier sur l’origine du virus SARS-CoV-2. Les médias mainstream auraient pu considérer cette hypothèse avec calme et sang-froid. Pas vraiment, puisqu’une grande majorité de journalistes et d’experts tournent les propos de Luc Montagnier en ridicule. Je suis allé lire pour ma part l’article indien incriminé, qui n’était d’ailleurs qu’un préprint. Suite à une vague de “commentaires sur leur approche technique et leur interprétation des résultats”, le papier a été retiré. Très peu de médias ont précisé que Luc Montagnier s’appuyait pour sa démonstration sur les travaux du mathématicien Jean-Claude Pérez. J’ai eu la chance de rencontrer dans les années 1980 ce pionnier de la neuro-informatique, aujourd’hui âgé de 72 ans.
Je ne vais pas analyser ici en détail le travail de Luc Montagnier et Jean-Claude Pérez. Je vous renvoie pour cela à analyse fouillée, intitulée « Le virus, le Nobel et le Complot ». Cette analyse a été faite par un zététicien appelé « La Tronche en Biais ». Ce personnage vous donne le point de vue officiel mainstream. Il conclut évidemment que tout cela est de la foutaise pure et simple. Lorsqu’on lit le billet en question, on ne peut être que frappé par la partialité de l’auteur. Via un succès certain glané via sa chaîne YouTube, il se permet de distribuer des bons et des mauvais points.
Or, il se trouve que je connais très bien Luc Montagnier. De plus, je me suis familiarisé de manière sincère avec les idées de Jean-Claude. Ces idées concernent le rôle joué par le nombre d’or dans les séquences d’ADN. J’arrive donc à des conclusions nettement moins tranchées que le zététicien de service.
Ondes stationnaires
Ceci n’est toutefois qu’une partie du problème. Vu leur très courte longueur, les 6 séquences identifiées comme provenant du VIH se retrouvent évidemment dans bien d’autres virus. Or, Jean-Claude a démontré qu’il existerait dans l’ADN des ondes stationnaires fractales pilotées par la série de Fibonacci. On sait que les différents rapports de cette série convergent vers le nombre d’or. Autrement dit, un génome n’a rien à voir avec un simple collier de perles enfilées au hasard. Bien au contraire, la présence d’une séquence bien précise de nucléotides semble s’inscrire dans un schéma fractal de cohérence. Ceci signifie qu’il y a des résonances s’étendant sur tout le génome.
Ainsi, on peut introduire une séquence étrangère en coupant un génome à l’aide de ciseaux moléculaires adéquats (voir chronique précédente). Toutefois, cette insertion artificielle ne va plus être en résonance avec le reste du génome. Ceci va se voir comme le nez au milieu de la figure. Car Luc et Jean-Claude, n’ont pas analysé le génome lui-même, mais plutôt la rugosité de sa texture fractale. Cela rappelle la notion d’ondes d’échelles popularisées par le physicien Joël Sternheimer pour les protéines. Dans les deux cas, les protéines ou génomes naturels ont des structures harmonieuses soumises à des lois musicales. Ces lois imposent donc des résonances à toutes les échelles.
L’ADN fractal
Dans ce cadre, toute mutation artificielle, va introduire des fausses notes dans la longue symphonie attendue. Dans tout orchestre bien rôdé, l’attention se focalise immédiatement sur le musicien fautif qui émet des fausses notes. Via les algorithmes développés par J.C. Pérez, on peut localiser dans un génome des périodes de résonance. Car ces périodes s’étendent sur un nombre de paires de bases fixées par la suite de Fibonacci (3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, 89, 144, 233, 377). Ce qui est intéressant est de pouvoir suivre l’évolution des virus SARS-Cov depuis 2003, date de leur apparition.
Ainsi, entre 2003 et 2012, on n’observe qu’une seule résonance impliquant 5 paires de bases. Puis, entre 2015 et 2017 apparaissent des nouvelles résonances. En plus de la résonance 5 bp, on trouve les deux chiffres suivants 8 bp et 13 bp. Le SARS-CoV-2 présente pour sa part les 3 résonances précédentes 5, 8, 13, plus une nouvelle à 21 bp. Pour J. C. Pérez et Luc Montagnier, cette nouvelle résonance résulte de l’insertion dans le génome du SARS-CoV de 6 séquences HIV/SIVs. Car, si l’on supprime la région artificielle d’insertion 21600-22350 du génome, la résonance à 34 bp qui suit celle à 21 bp apparaît.
Bien sûr, il faut pour cela admettre que les algorithmes de J.C. Pérez sont fiables, ce qui est une hypothèse raisonnable vu qu’ils les utilisent depuis 30 ans dans le génome humain. On peut aussi critiquer que la publication de ces résultats se fasse dans une revue indienne peu connue. Toutefois, cette publication n’a pas été à ce jour retiré.
Par Marc HENRY
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