40•Pervers, paranoïaques et autres tyrans

40•Pervers, paranoïaques et autres tyrans

Épisode 40 Covid-19, novembre 2020

Censure du film “Hold-Up”

Cette chronique est la suite de la précédente consacrée à la sortie du film « Hold-Up ». Dès sa mise en ligne, des élus de la majorité et de nombreux internautes ont bien sûr dénoncé un film « délirant » et un amas de « fake news ». Le 12 novembre 2020, le film a été retiré de la plateforme Viméo, après avoir été accessible plus de 24 heures. Son réalisateur a reçu le message suivant : « Votre vidéo a été supprimée, car elle ne respecte pas nos règles ». Le motif invoqué pour ce retrait était le suivant : «  Vous ne pouvez pas mettre en ligne des vidéos mettant en scène ou encourageant des actes d’automutilation, prétendant à tort que les catastrophes de grande ampleur sont des canulars, et émettant des allégations erronées ou mensongères concernant la sécurité des vaccins ». Évidemment, Dailymotion a aussi fait retirer le film de sa plateforme. Toutefois, soyez rassurés. Le film peut être visionné gratuitement sur le site de la société Tprod.

Le site de financement participatif, Ulule, a touché 10 % des 182 000 euros récoltés par le réalisateur. Toutefois, vu l’animosité des réactions sur les médias « officiels », le directeur d’Ulule a pris la décision de reverser cette somme à « une association de défense de l’information ». Ulule refuse désormais de faire la promotion du film. Le 11 novembre 2020, le compte de Tprod sur la plateforme Tipeee avait reçu des promesses de don de 28 000 euros par mois. Trois jours plus tard, ils en sont désormais à 123 000 euros par mois, de la part de 6 300 participants, ce qui est tout simplement inédit pour la plateforme. Si Tipeee validait la page de Tprod, alors l’entreprise obtiendrait ces 123 000 euros dès le mois prochain. Toutefois, vu les pressions exercées vont-ils procéder à cette validation ? Pas, si sûr…

Accusation de complotisme

Le principal reproche fait au film est qu’il coche beaucoup de cases du conspirationnisme. L’ancien ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, qui témoigne également dans ce reportage, a affirmé jeudi 12 novembre qu’il s’était fait piéger. Il dit être « scandalisé » par « presque tout » ce qu’il y a dans ce film. Il réclame le retrait des passages où il apparaît. Certains demandent la démission de la députée ex-LREM Martine Wonner interviewée dans le film. Car, cette élue du Bas-Rhin ne regrette pas le moins du monde sa participation. De même, l’actrice Sophie Marceau a ouvertement et courageusement fait la promotion du film, soulevant un tollé médiatique. 

Pour ce qui me concerne, je soutiens ce film au nom de la pluralité de l’information. En effet, pas besoin d’être très futé pour voir que les médias officiels sont adeptes de la pensée unique et monolithique. Tout ce qui dévie de la « ligne officielle du parti » est systématiquement taxé de complotisme et censuré. On voit depuis des mois, toujours les mêmes têtes sinistres sur les plateaux de télévision. Ceci démontre le niveau zéro de démocratie atteint lors de cette crise. Si donc, l’on m’accuse de complotisme en parlant de ce film, je ferais comme Martine et Sophie. J’assumerais, sans jamais la renier, ma position.

Liberté d’expression

On a aussi beaucoup critiqué le contenu du film. Or, il se trouve que, moi aussi, je ne suis pas vraiment d’accord avec beaucoup de choses dites dans ce film. Certaines sont manifestement approximatives et d’autres sont des montages de propos retirés de leur contexte. Toutefois, là n’est pas le problème. Car les médias « officiels » font exactement la même chose et ce, sans aucune vergogne. Ils sont donc bien mal placés pour critiquer quoi que ce soit. Mon sentiment est que les Français sont suffisamment matures. Ils sauront prendre ce qui est bon et laisser ce qui est douteux. Nul besoin de leur dire, ce qui est vrai ou ce qui est faux.

Laissons donc toutes les opinions s’exprimer librement, même si certaines nous déplaisent. C’est cela la vraie démocratie. Les sites qui se sont désengagés du film après avoir accepté de le financer ou de le diffuser devraient donc avoir honte. Ce genre de réaction démontre le degré de soumission et de servilité atteint envers les pouvoirs « bien-pensants ».  Comme je l’ai expliqué dans ma précédente chronique, le film met en lumière deux femmes tout à fait remarquables. Après avoir détaillé les arguments de la généticienne, Alexandra Henrion-Caude, je reviens maintenant sur ce que nous dit Mme Ariane Bilheran. Cette psychiatre qui réside en Colombie s’exprime dans une vidéo de 47 minutes tournée en marge du film. On peut ainsi remettre ses propos dans leur contexte. 

Philosophes, paranoïaques et autres pervers

Ariane nous met d’ailleurs tout de suite dans l’ambiance, en parlant d’entrée de jeu du complotisme. Dans l’antiquité, le philosophe est celui qui dénonce un complot contre le peuple. Donc, si le complot est réel, celui qui dénonce le « complot » s’inscrit dans une démarche philosophique. Maintenant, si le complot n’existe pas, celui qui parle de complot est tout simplement un paranoïaque. Dans un monde où les choses peuvent être fausses ou vraies, le paranoïaque est l’inverse du philosophe. En fait, le vrai complotiste ou conspirationniste est celui qui corrompt le langage afin de tromper le peuple. S’il n’y a pas corruption du langage, on a affaire à un philosophe qui cherche à affirmer une vérité. Dès que le langage est corrompu, on a affaire à un paranoïaque qui cherche à dissimuler un mensonge.

Ce point est fondamental pour s’y retrouver dans un flot d’informations souvent contradictoires. Toutefois, je ne suis pas tout à fait Ariane lorsqu’elle associe langage paradoxal et perversité. Car, le langage paradoxal est celui de la nature lorsqu’on la considère dans sa dimension quantique. Manier le paradoxe est le plus sûr moyen pour approcher une vérité profonde. Accepter la contradiction n’est en rien un signe de perversité. C’est plutôt faire preuve d’ouverture d’esprit. En revanche, la perversité c’est l’action de détourner quelque chose de sa vraie nature. Ainsi, la vraie nature d’un père ou d’une mère, c’est d’aimer ses enfants. Tout parent qui maltraite ses enfants est donc à la base un pervers. Un parent pervers ne peut donc pas, par définition, aimer ses enfants. De la même manière, un état est censé protéger ses citoyens. Il en découle, que dès que l’état maltraite ses citoyens, il fait preuve de perversité.

Tyrannie et harcèlement

Ariane reconnaît aussi, à côté de la figure du paranoïaque et du pervers, l’existence du tyran. On reconnaît un tyran au fait qu’il est passionné par le pouvoir. Le tyran prétend aussi que la fin justifie les moyens. C’est ce qui lui permet de tuer, voire de torturer, au nom d’une « grande cause ». Ceux qui aspirent au pouvoir ne peuvent donc pas être des hommes vertueux. Car, tout homme vraiment vertueux fuie le pouvoir. C’est la raison pour laquelle un philosophe ne pourra jamais accéder au pouvoir. Par contre un paranoïaque ou un pervers peut très bien accéder au pouvoir. Si le pouvoir est pris par un pervers, on pourra aboutir à un état de démocratie totalitaire. Car, rappelons-le, le pervers ne peut s’empêcher de détourner les choses de leur vraie nature.

C’est ce qui se passe aujourd’hui dans beaucoup de pays qui se vantent d’être « démocratiques ». Le pouvoir peut aussi être pris par un paranoïaque qui va alors chercher à harceler le peuple via 4 techniques principales. La première technique de harcèlement est le choc traumatique. Ce choc suggère que la survie de l’espèce est en danger. Ce choc est un évènement brutal qui n’a pas été anticipé et qui interdit l’analyse ou le dialogue. On alimente ce choc via la transmission de messages de terreur comme une comptabilité mortifère journalière avec menaces de pertes d’emplois ou de famine.

Comportement sectaire et délire paranoïaque

Ariane nous rappelle que le maniement de la terreur est à la base une méthode sectaire. La racine étymologique du mot secte signifie « couper ». Tout comportement sectaire se reconnaît donc facilement en cas de mesures prises pour nous couper de nos proches, de notre travail ainsi que de la possibilité de se déplacer, de se rassembler ou de s’exprimer. Quand on adhère à une idéologie sectaire, il y a nécessairement un « avant » et un « après ». Le délire paranoïaque apporte une réponse rassurante, englobante et dogmatique à la difficulté qu’il y a de faire son deuil de sa vie d’avant. Pour cette crise du COVID-19, celui qui pense n’est plus l’individu, mais l’État.

Or, si l’État délire parce qu’il est dirigé par un paranoïaque, alors bonjour les dégâts. Rappelons que ce qui caractérise un délire, c’est la certitude absolue. Donc, tout système qui prône l’existence de vérités absolues attire nécessairement à lui des paranoïaques. D’où une deuxième stratégie de harcèlement : la culpabilité. Le paranoïaque accuse, par exemple, quelqu’un ou son peuple de détruire la planète. Ou alors, il fustige des comportements jugés irresponsables. Ceux qui ne suivent pas les règles sanitaires sont coupables de contaminer les autres. Car, toute personne qui culpabilise devient manipulable et contrôlable. C’est la culpabilité qui permet de mettre en œuvre très rapidement des mesures de privation des libertés individuelles. 

Empathie et division

La troisième technique de manipulation est l’empathie. L’idée est de persuader une personne ou le peuple que l’on agit pour son bien-être. Or, seul l’individu est habilité à définir ce qui bien pour lui. Sûrement pas un autre individu, une corporation ou pire, un État. Dès que quelqu’un prétend agir pour votre bien-être, une sonnette d’alarme doit immédiatement se déclencher dans votre tête. 

La quatrième stratégie est celle de la division. Toute dictature a besoin de casser les groupes d’appartenance, comme les classes sociales et surtout la famille. Le paranoïaque triomphe dès que les proches sont perçus comme des ennemis potentiels. Ici aussi, toute personne qui cherche à diviser est un paranoïaque en puissance. Un dirigeant sain d’esprit aura toujours un discours d’union et non de division. Comme le souligne le psychiatre Jean-Pierre Caillot : « Si vivre ensemble nous tue, nous séparer est mortel ». On retrouve ici le conflit de loyauté qui vise à nous faire croire que si l’on cherche à aider les autres, on court à une mort certaine. D’où la division en lieu et place de l’union.

La médecine n’est pas une science

Ce qui caractérise aussi la crise actuelle, c’est qu’elle possède une dimension médicale. Or, pour Ariane, la médecine ne peut pas être une science, comme je l’ai moi-même expliqué par ailleurs.  En effet, comme nous l’a enseigné Hippocrate, tout acte médical présuppose une relation humaine entre un médecin, un patient et une maladie. Or, il ne peut y avoir de certitude absolue dans l’art ou dans la justice. De même, interpréter des symptômes est un art car, là aussi il ne peut y avoir de certitude absolue. Par contre manier des statistiques est clairement une science.

Grâce à ces notions cruciales et fondamentale, il est facile de distinguer le vrai médecin qui pratique un art, du faux médecin qui manie des statistiques. Si un médecin prétend avoir une approche scientifique de la maladie, zappez ! Car, par là-même, il renie son serment d’Hippocrate. On l’a bien vu dans cette crise, où de faux médecins ont interdit, au nom de la science, à de vrais médecins de prescrire certains remèdes.

Pensées et actes

De même, Ariane nous informe qu’il n’y a que les pervers, les paranoïaques et les psychopathes qui confondent la pensée et l’acte. Or, que voyons-nous à la télévision à longueur de journée ? Une kyrielle d’experts, un ministre de la Santé ou un président justifiant les mesures liberticides prises au moyen de courbes dérivées de simulations mathématiques. Par exemple, notre président nous a prédit 400 000 morts en novembre si l’on ne faisait rien. D’où sort ce chiffre ? Tout simplement d’une simulation mathématique qui n’est qu’une pensée plus ou moins sophistiquée. Il est bon de savoir que toute pensée est aisément identifiable par l’emploi de la conjonction de subordination « Si ».

Par contre, ouvrir un lit de réanimation ou recruter du personnel de santé sont des actes. Là, plus question de “si” avec lesquels on peut « mettre Paris en bouteille ». Je suis sidéré de cette dérive actuelle de prendre les résultats d’une simple simulation mathématique pour une vérité. C’est en fait très pervers. Car, c’est la simulation qui permet de justifier les prises de décisions politiques. Puis, suite aux mesures prises, on valide la simulation puisque les chiffres prédits ne sont pas observés. En fait, la seule chose à faire est de ne pas chercher à simuler ce qui va arriver. On doit toujours s’en tenir aux faits et rien qu’aux faits. Notre gouvernement brille-t-il par ses actes ou par ses pensées ? Chacun pourra juger par lui-même. 

Vivre ou mourir

Ariane et moi-même faisons la même analyse pour ce qui concerne notre dérive vers un monde hybridant les idées d’Aldous Huxley avec celles de George Orwell. Toutefois, Ariane va plus loin en posant la bonne question. Jusqu’où sommes-nous prêts à perdre notre humanité par peur d’être persécutés ? Car, ce qui nous humanise, c’est de philosopher, c’est-à-dire d’apprendre à affronter la maladie et éventuellement à mourir. Vivre, c’est donc aussi apprendre à savoir mourir.  C’est le choix que doit faire Achille. Il pourrait avoir une vie normale où il mourra vieux et heureux entourés de ses enfants. Il y a cependant un autre choix qui est de mourir jeune sans enfants. Achille aura alors une vie héroïque qui le rendra célèbre pour la postérité.

De nos jours, il nous est impossible de faire des choix héroïques. Le choix de la vie héroïque doit être laissé à tout un chacun, car c’est ce qui nous humanise. L’idée est de rendre sacré le lien humain. Or, nous assistons aujourd’hui à une attaque sans précédent contre la tendresse humaine. On nous refuse le droit de faire des gestes essentiels pour manifester notre amour envers l’autre. C’est ici qu’il convient de se rappeler que vivre c’est accepter de prendre des risques. Être héroïque, c’est avoir conscience que l’on peut se sacrifier. Prendre un risque sur sa propre vie pour rendre sacrée la vie. La vie spirituelle, intellectuelle, émotionnelle, c’est sacré, la survie physique c’est juste de la biologie. 

Union et héroïsme

On lutte efficacement contre les paranoïaques et les pervers en s’unissant. Toutefois, ceci nécessite d’avoir vaincu ses propres démons et la division qui règne en nous. Il faut être en paix à l’intérieur de soi en se connectant à sa dimension transcendantale. Pour s’y aider, il suffit de se raccrocher aux grandes figures héroïques de l’humanité. Nous ne sommes pas ce à quoi on cherche à nous réduire. Car tout totalitarisme fonctionne par rétrécissement de la pensée. Le totalitarisme n’est que le croisement et le produit de ce qui nous avons permis. C’est ce à quoi nous avons accepté d’être réduits qui permet aux paranoïaques et autres pervers de nous dominer. Nous avons donc les dirigeants que nous méritons. 

Ceux qui ne les connaissent pas encore pourront découvrir, dans mon dernier livre, les 7 cadres de pensée de l’humanité. Chaque fois que l’on élargit sa pensée, on lutte très efficacement contre la paranoïa, la perversion et le totalitarisme. Vivre ou survivre ? A chacun de choisir en son âme et conscience. Un grand merci à Ariane Bilheran pour nous aider à décoder les pensées et les décisions prises par nos dirigeants, toutes nationalités confondues.

Par Marc HENRY

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