51•Lutte contre l’affolement médiatique

51•Lutte contre l’affolement médiatique

Épisode 51 Covid-19, octobre 2021

Un été bien rempli

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis ma dernière chronique de mi-août concernant le lancement de l’application Vicky. Après ce long silence d’environ 1 mois et demi, je reprends la plume. Car, au risque de me répéter, l’information que je distille est soigneusement vérifiée. Je l’analyse sous tous les angles possibles pour être sûr qu’elle est fiable. Cela me prend bien sûr beaucoup de temps et nécessite qu’il n’y ait pas d’urgences à traiter. Ainsi, cet été, je suis allé au festival international de musique des plantes à Gaujacq. Puis, j’ai assuré une formation intensive d’une journée en physique quantique auprès de l’école suisse romande d’homéopathie uniciste (ESRHU) à Lausanne. En septembre, j’ai reçu des visiteurs chez moi dans ma nouvelle demeure. Certains viennent pour des interviews filmées, d’autres simplement pour discuter.

Le 18 septembre, je suis allé à Lyon pour recevoir le prix Alain Horwiller 2019 qui m’a été décerné par l’APMH. Puis j’ai enchaîné par un séjour d’une semaine en Sicile pour tenter d’y développer une agriculture fondée sur la musique des plantes. Pour ceux que cela intéresse, je vous donne rendez-vous à Gaujacq dans les Landes le 24 et le 25 novembre 2021 pour le premier Symposium de la Biodynamisation Botanique. Entretemps, il m’a aussi fallu répondre aux nombreux commentaires provoqués par mes chroniques. J’y donne de nombreuses réponses qui complètent ce qui est dit dans le texte principal. Donc, avant de me poser une question, je vous invite à consulter d’abord les commentaires de la chronique associée. Il se peut, effectivement, qu’un autre personne a déjà posé la question qui vous trotte dans la tête.

Pendant ce temps, sur internet…

Je m’attendais aussi à de nombreuses questions autour de l’application Vicky. Mais, après un mois de demi de présence sur internet, Vicky n’a été téléchargée que 321 fois, soit une moyenne de 6 téléchargements par jour. C’est trop peu pour assurer le développement et l’amélioration de l’application. Elle restera donc telle que pour un bon moment encore, avec tous ses défauts relevés par les utilisateurs. J’en viens maintenant à ce qui s’est passé sur internet et les réseaux sociaux durant cette même période. J’ai ainsi assisté à une folie savamment entretenue autour du graphène et de son oxyde. Comme j’étais assailli de questions, toutes les mêmes, j’ai fini par répondre suite à la demande de l’AIMSIB (voir ici ma réponse). Mais, visiblement cela n’a pas calmé les esprits. 

Graphène et oxyde de graphène

Je vais donc me répéter ici une énième fois pour réaffirmer tout mon profond scepticisme dans cette affaire. Ainsi, observer du graphène ou de l’oxyde de graphène en microscopie électronique ne signifie rien du tout. De fait, la fabrication de nanoparticules de matériaux variés a été un leitmotiv de mon activité scientifique durant ces quarante dernières années. J’ai donc utilisé toutes les formes de microscopie électronique sur tout type de matériaux. Et, j’ai toujours observé la présence de ces nanoparticules à base de carbone sur tous mes clichés. Pour quelle raison ? Simplement parce que pour déposer l’échantillon à analyser sur une grille de cuivre, on réalise au préalable un dépôt de carbone amorphe. Suite à l’action du faisceau d’électrons sur cette membrane, il peut y avoir recristallisation du carbone de la membrane déposée en graphène ou en oxyde de graphène.

Pire, même en l’absence de membrane, il peut y avoir formation in situ de graphène pour toute matière contenant du carbone. Bref, la technique n’est vraiment utile que si la grille utilisée et le matériau observé ne contiennent absolument aucun atome de carbone. Et, comme il y a toujours du carbone dans la plupart des matériaux biologiques, on ne démontre rien du tout avec une telle technique. Ainsi, ceux qui se permettent de faire du battage médiatique autour de cette présence de graphène dans des cotons tiges ou des vaccins jouent un jeu très dangereux. Car, ils affolent encore plus des personnes déjà inquiètes, sur des preuves douteuses. Pour être convaincu, j’attends toujours la présentation de spectres Raman pour être sûr e la présence de tels nanomatériaux dans les produits actuellement commercialisés.

Oublions les brevets

De même, citer les nombreux brevets qui revendiquent de développer des vaccins incorporant du graphène ou de l’oxyde de graphène ne sert strictement à rien. Si ces brevets existent bel et bien depuis une bonne dizaine d’années, ils n’ont à ma connaissance jamais conduit à la commercialisation d’un produit. Tout simplement, parce que la toxicité du graphène et de ses oxydes est connue depuis leur synthèse au début des années 2000. Mettre de tels produits dans des produits commerciaux serait donc un comportement criminel avec préméditation. Aucun industriel n’a donc à ce jour pris le risque de faire cela à une échelle régionale, nationale ou mondiale. Car, heureusement pour nous, il y a des freins qui fonctionnent depuis des dizaines d’années sur ce que peut faire ou ne pas faire un industriel.

Ainsi, il peut faire autant de brevets qu’il le désire et sans aucune limitation éthique ou juridique. Par contre, dès qu’il s’agit de commercialiser quelque chose, c’est une autre paire de manches. Évidemment, on pourra toujours arguer que cette crise de la COVID-19 a permis de faire sauter tous les verrous qui nous protégeaient de l’avidité d’industriels peu scrupuleux. Mais, il faut savoir que si tel est bien le cas, l’humanité ne dispose alors que de quelques années à vivre. Car, même si un groupe de personnes arrivait à survivre à cet enfer chimique et biologique, elles seraient probablement stériles. Or, une espèce stérile est tout simplement condamnée à disparaître sans retour possible. Personnellement, je préfère croire que les verrous qui nous ont protégé durant tout le XXᵉ siècle tiennent bon, car les industriels sont tout sauf stupides.  

La base de données VAERS

Par contre, je n’en dirais pas autant des politiciens de tout bord qui peuvent être facilement corrompus en mettant suffisamment d’argent sur la table. Eux peuvent être stupides au point de se détruire eux-mêmes moralement ou physiquement. Le problème est que compte tenu de leur fonction, ils imposent aux masses qu’ils gouvernent un bien triste sort. Il ne faut donc pas se leurrer. Nous faisons face à un problème d’ordre politique et non à un problème d’ordre économique ou sanitaire. Un proverbe chinois n’affirme-t-il pas que le poisson pourrit toujours par la tête ?

L’actualité de ces dernières semaines a aussi tourné autour de la mortalité induite par du matériel génétique injecté dès l’âge de 12 ans. Ainsi, la courbe suivante tourne en boucle sur les réseaux sociaux. On y voit, selon la base de données américaine VAERS, une explosion de la mortalité depuis 2020. Or, la base de données VAERS a été créée en 1988 pour recenser les possibles effets néfastes des vaccins proposés par les industriels. Que penser d’une telle courbe ? De nouveau, pas grand-chose et surtout vraiment pas de quoi s’affoler. 

Ce qu’il faut savoir sur VAERS

D’une part, parce que ces données sont publiées par OpenVAERS. Il s’agit d’une organisation privée qui publie les données des CDC/FDA relatives aux effets néfastes signalées après toute vaccination. Ceux qui comprennent l’anglais pourront se référer à l’article suivant qui analyse correctement le problème. Car, n’importe qui peut contribuer à la base de données VAERS. Il s’agit donc de faits bruts et non de faits qui ont été vérifiés. Ces courbes traduisent donc l’existence d’une corrélation, mais en aucun cas d’un lien de cause à effet. Ceux qui disposent de mon dernier livre pourront aller à la page 189 pour se rafraîchir la mémoire sur cette différence fondamentale entre corrélation et causalité.

La règle d’or, c’est que face à une série d’observations, l’absence de corrélation est plus facile à interpréter que la présence d’une corrélation. Quand on observe une corrélation, on sait qu’il existe une cause commune entre les deux phénomènes corrélés. Dans le cas présent, il s’agit de morts déclarés dans la base de données VAERS et de la date de la déclaration. Identifier cette cause commune est toujours très difficile dès qu’il s’agit de données concernant des êtres humains.

Filtrage des données

Prenons un exemple. Supposons qu’en 2020, un homme politique influent ait pris la décision d’informer ses électeurs qu’ils devaient systématiquement faire une déclaration dans la base de données VAERS (ouverte à tous). Ceci, dès qu’un décès est constaté un ou plusieurs jours après avoir reçu une injection d’ARN messager. Dès lors apparaîtra une corrélation qui « sautera aux yeux » entre le nombre de décès déclarés dans VAERS et toute date postérieure à l’acte politique. Cette corrélation ne signifie en rien que le produit injecté soit la cause directe du décès. Pour cela, il faudrait réaliser une autopsie détaillée pour chaque décès déclaré, ce qui est évidemment impossible. Car, VAERS est juste un observatoire qui ne dispose d’aucun filtre des données.

Or, toute donnée brute ne prend un sens qu’une fois qu’on lui a précisément appliqué un filtre replaçant la donnée dans son contexte exact. Absence de contexte pour une donnée quelle qu’elle soit signifie nécessairement absence de sens. Et, sans le sens, impossible de prendre une décision juste et adaptée. Ce qu’il faut comprendre c’est que le site OpenVAERS détourne l’outil VAERS de son emploi normal. Car, ce dernier a été instauré pour savoir s’il convenait d’appliquer un filtre ou non aux effets secondaires déclarés dès qu’un nouveau vaccin était mis sur le marché. Ainsi, la courbe qui tourne en boucle sur les réseaux sociaux nous invite à filtrer les données de mortalité pour tenter d’identifier la ou les causes communes à la source de la corrélation. C’est un travail long et difficile qui est bien évidemment éminemment très politique.

Les bons réflexes

Car, c’est le choix du filtre à appliquer est du ressort du pouvoir en place. À vrai dire, les experts du gouvernement américain ont bien appliqué différents filtres pour savoir s’il y avait bien là une causalité entre injection et mortalité. Leur conclusion est unanime : absence de causalité après filtrage scientifique des données. Maintenant le problème  est de savoir qui paye ces experts. Si c’est les fabricants des produits incriminés, alors on est en droit de douter des conclusions. Si, par contre il s’agit d’experts indépendants du pouvoir en place et sans aucun lien avec l’industrie pharmaceutique, alors la conclusion doit être acceptée. Ceci, pour vous dire la complexité du problème et pourquoi il vaut mieux tout simplement ignorer ce genre de corrélations. Surtout qu’il existe un moyen de se faire rapidement une opinion sur la question.

Le premier réflexe est d’aller voir tout en bas de la page qui présente une corrélation « évidente » les petits caractères. Bien sûr, comme pour les contrats d’assurance, on ne le fait jamais. Mais, il faut prendre la discipline de le faire, surtout dès que l’on surfe sur internet. Dans le cas présent, voici ce que l’on peut lire : « Reports are not proof of causality ». En bon français, cela signifie que « Les rapports (du site OpenVAERS) ne sont pas une preuve de causalité ». La messe est dite. Le site lui-même se couvre juridiquement en avouant très clairement que, sur un plan scientifique, ces courbes ne servent à rien. Parce que seules les causalités comptent pour prendre une décision et non les corrélations.

Qui opère derrière OpenVAERS ?

Si l’on revient sur la religion pastafarienne, cette dernière prétend que la cause du réchauffement climatique est l’augmentation du nombre de pirates dans le monde (voir la corrélation ici)… Conclusion évidemment débile établie sur une simple corrélation et non sur une relation directe de cause à effet. D’où la question suivante. Qui opère derrière le site OpenVAERS et cherche à publier des choses inutiles sur le plan scientifique. Ceci afin d’affoler les masses ignorantes des subtilités du raisonnement statistique ? La réponse est vite trouvée pour qui se donne la peine de chercher sur le ouaibe. Il s’agit d’une femme californienne nommée Liz Willner. Cette dame travaille depuis sa maison, comme on l’apprend ici. Les publications publiques de Mme Willner sur les médias sociaux montrent qu’elle a commencé à poster des contenus anti-vaccins dès avril 2019.

Ceci, après avoir signalé que son enfant avait subi un effet secondaire qu’elle liait à un vaccin. Depuis, elle est devenue une activiste anti-vaxx notoire. Toutefois, avec ses méthodes consistant à ignorer le contexte des informations publiées, elle se décrédibilise complètement aux yeux de la communauté scientifique. Par contre, elle cartonne sur les réseaux sociaux.

Conclusion

En conclusion, soyez toujours très méfiants avec tout ce qui circule sur les réseaux sociaux. Il y a bien sûr des bonnes choses, mais il y a aussi des manœuvres et des tentatives de manipulation de l’information. Toute information brute ne signifie absolument rien et doit être tout simplement ignorée. Toute information filtrée possède au contraire une valeur intrinsèque que l’on peut évaluer. Mais, tout dépend alors du filtre appliqué qui peut être scientifique, politique, économique ou même religieux. Dans tous les cas, il convient de faire la part des choses avant de relayer toute information sur internet ou les réseaux sociaux. Pour finir, voici un autre éclairage sur ce qui circule actuellement sur les réseaux sociaux.

Par Marc HENRY

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