Épisode 72, juin 2022. Prendre une décision, ce n’est pas décider quoi faire ; c’est décider qui être.
Neale Donald Walsch
Maîtres et élèves
Dans ma précédente chronique, je vous ai présenté un déroulement historique de la tarologie. Certains ont été surpris, car cela diffère par certains aspects de ce qui est généralement enseigné. La raison de cet état de fait est claire. C’est tout simplement que je n’ai jamais eu de « professeur » ou de « maître ». Tout ce que j’ai fait, c’est de lire, lire, toujours et encore. Puis, j’ai fait ma propre synthèse en retenant, par pure intuition, ce qui me semble logique et cohérent. Ce faisant, je ne prétends pas détenir la vérité. Il est même possible que je me trompe totalement. Que je commette des « sacrilèges » par rapport à une orthodoxie partagée par une majorité de personnes. Peu importe. Car, dès que l’on aborde le septième cadre de pensée du symbolisme, il ne peut pas y avoir de vérité unique. Chacun doit choisir « sa vérité » parmi une multitude de « vérités » possibles.
Sur un plan mathématique, on est passé d’une algèbre de Boole à une algèbre de Heyting. Concrètement, cela signifie que les choses ne sont plus vraies ou fausses. Elles peuvent être aussi vraies et fausses simultanément. Ou bien encore ni vraies, ni fausses. Donc, vraies par certains aspects et fausses par d’autres. Bref, il faut ici rendre compte de toute la complexité d’un être vivant. Donc, abandonner ce carcan de pensée que nous impose l’école dite « républicaine ». Peut-être cela vous choque-t-il de remettre en cause, ce que l’on vous a patiemment enseigné depuis la plus petite enfance. Si tel est le cas, c’est que, à vrai dire, vous n’avez pas grandi. Vous êtes resté un écolier bien sage et docile. Tel n’est pas mon cas. J’ai bien sûr été un écolier très sage et très docile. Mais, dès que je suis entré à l’université, je suis devenu rebelle et agité.
Information et exformation
Pourquoi une telle révolte ? Simplement parce que j’avais travaillé très dur pour assimiler une multitude de connaissances. Quand vous faites cela, il arrive un stade où vous commencez à voir des incohérences. Si vous n’avez jamais expérimenté ce stade, c’est uniquement parce que la quantité de connaissances acquises est insuffisantes. En effet, on doit être un boulimique en la matière. Et, surtout, ne pas se contenter d’avoir de bonnes notes aux examens. Je parle évidemment ici de boulimie intellectuelle. Parce que le cerveau est un organe exceptionnel. Contrairement à l’estomac qui fabrique du gras en cas d’excès de nourriture, le cerveau, lui, sécrète de l’exformation en cas d’excès d’information. Et, cette exformation ne reste pas dans l’individu. Elle se déverse dans l’éther quantique, formant ainsi un « nuage » autour de celui qui cherche à apprendre.
Plus on travaille, et plus ce nuage virtuel grossit. Quand il atteint une certaine taille critique, on devient capable d’agir de manière autonome. On passe de l’état d’enfant soumis intellectuellement aux idées des autres à celui d’adulte doté d’un sens critique qui lui est propre. Bien sûr, cela fonctionne essentiellement avec de la lecture. Si vous vous contentez de regarder des vidéos sans lire ni écrire quelque chose, la quantité d’exformation générée est nettement plus faible. Il vous faudra donc compenser par un vécu beaucoup plus long. Sachant que la mort peut arriver à tout instant. Il vous faudra donc alors subir une nouvelle réincarnation pour finir le travail. C’est la raison pour laquelle il y a des livres et des cahiers associés à tout enseignement oral.
Le pèlerinage des bateleurs
D’où ma grande méfiance envers tout apprentissage basé uniquement sur des ressources informatiques. En effet, seul un enseignant physique, doté de son propre nuage éthérique, mémorisant son vécu, peut partager avec ses élèves son savoir. Et, donc aussi bien de l’information que de l’exformation. Un enseignant virtuel, lui, ne peut transmettre que de l’information. D’où une individuation retardée pour ceux qui écoutent. Je trouve donc très préjudiciable cette dérive actuelle vers le tout numérique. Cela n’est pas seulement une complainte émanant d’une personne qui a connu une époque où tout se faisait avec du papier et des crayons. Et, où il y avait des guichets avec des personnes physiques pour répondre à vos besoins et attentes. Parce que tout cela nourrissait notre nuage d’exformation. Une famine en matière d’exformation se met ainsi progressivement en place.
Et, tout manque d’exformation nourrit la haine et la violence. Notre époque actuelle en est un bien triste illustration. Maintenant, que se passe-t-il quand vous en êtes au stade de détecter des incohérences ? Eh bien, généralement, vous en voulez à vos enseignants. Surtout lorsqu’ils sont pris en flagrant délit de mensonge. Ceci afin de préserver leur petit savoir durement acquis. Et, comme vous savez que les enseignants ont atteint leurs limites, vous développez alors votre propre autonomie. J’ai ainsi appris la chimie, la biologie et la physique quantique à la force de mes poignets. Mais, aussi, la numérologie, l’astrologie et la tarologie. Pour le tarot, le livre qui m’a fait la plus forte impression est celui de Jean-Claude Flornoy. Il a pour titre : « Le pèlerinage des bateleurs ». C’est ce livre, paru en 2007 qui a servi de base à ma précédente chronique.
Tarot et Torah
Puisqu’il s’agit d’une connaissance intuitive, je ne peux pas vous expliquer pourquoi ce livre et pas un autre. Donc, libre à vous d’en choisir un autre, si celui-ci ne vous plaît pas. Le principal est de ne pas se priver de cet outil de connaissance extraordinaire. L’intérêt du livre de Jean-Claude Flornoy est qu’il nous donne une image claire et précise de l’origine du tarot. De plus, il donne des pistes d’interprétation des différents arcanes en laissant la porte ouverte à ses propres interprétations. Il y a juste des points cruciaux qui sont, à mon avis, trop peu développés. Par exemple, le nombre d’arcanes majeurs. On sait qu’il y en a exactement 22. Pas une de plus, pas une de moins. Cela est généralement mis en relation avec les 22 sentiers reliant les 10 séphiroths de l’arbre de vie.
Là, on est plus du tout en compagnie des bâtisseurs érigeant des mégalithes ou des cathédrales pour canaliser la vouivre. On est plutôt dans la kabbale, qui est une « Loi orale et secrète » donnée par YHWH à Moïse sur le mont Sinaï. Enseignement oral qui a été ensuite retranscrit dans la Torah pour les raisons invoquées plus haut. Personnellement, je trouve « bizarre » que l’on associe le tarot, outil universel, à une religion bien précise : la religion juive. Cela signifierait que les religions chrétiennes, musulmanes ou même païennes, voire chamaniques n’auraient rien compris au film. Vu l’ancienneté des mégalithes, je trouve beaucoup plus logique de penser que la kabbale se soit inspirée de la science des bâtisseurs. Car, des constructions mégalithiques, il y en a partout et sur tous les continents. Ceci colle bien à l’universalité du tarot et présente l’avantage de ne privilégier aucune religion.
22, v’là les flics…
Un indice nous est d’ailleurs fourni par le fait qu’il n’y a pas unanimité sur la correspondance existant entre les 22 sentiers de l’arbre de vie et les 22 arcanes majeurs. Ce sujet est traité en détail ici. L’image qui orne cette chronique vous montre la correspondance établie par l’ésotériste Aleister Crowley. Est-ce la meilleure ? Allez savoir… Toutefois, ce que je note, c’est que le tarot perd de sa cohérence lorsqu’on essaye de le plaquer sur l’arbre de vie. Donc, ce plaquage est peut-être tout simplement artificiel. Si oui, il doit exister une raison plus profonde, indépendante de toute considération religieuse. Et, comme je pose la question, c’est que j’ai, bien sûr, une autre solution à proposer. Mon idée première est que le chiffre 22 doit être lié à l’être humain. Et non à une quelconque divinité, aussi noble et vénérée soit-elle.
Maintenant, la tradition établit une correspondance très claire entre le chiffre 5 et l’être humain doté de deux bras, deux jambes et une tête. Pour plus de détails, on pourra se référer au dessin de renom « L’homme de Vitruve » du peintre florentin Léonard de Vinci (1452-1519). Dessin réalisé d’après une étude d’un important traité d’architecture antique. Pour la petite histoire, si l’on est doté de deux bras (deux ‘1’ = 11) et de deux jambes (aussi deux ‘1’ = 11), obtient un total de 22. Et, dans l’éventualité où l’on est aussi doté d’une tête, on sait qu’il va falloir les mobiliser. Soit pour fuir en courant (jambes), soit pour castagner (bras) en choisissant de rester. Car, si la police arrive en un lieu quelconque, c’est qu’il va forcément se passer quelque chose impliquant les bras ou les jambes des différents protagonistes.
Double trinité de tout être humain
De manière plus sérieuse, on peut donc admettre un lien entre le chiffre 5 et la construction. Qui, je le rappelle, nécessite aussi d’avoir deux bras, deux jambes. Mais, ici, la tête est aussi importante que le reste du corps. Car, il s’agit de construire quelque chose et non de fuir ou se battre. D’où un point de départ cohérent. Un autre point qui concerne l’être humain est une double trinité symbolisée par le sceau de Salomon. L’intérêt est que ce symbole est, lui aussi, universel. Parce qu’on le retrouve dans beaucoup de civilisations. Et, pas seulement dans la tradition juive. Deux triangles inversés nous indique que la nature de l’être humain (chiffre 5) serait, par essence, une double trinité.
Il y a ainsi le côté matière et la possibilité de se reproduire physiquement via le ternaire : Père/Mère/Enfant. Il y a aussi un autre côté plus symbolique représenté par le ternaire Sel/Soufre/Mercure. Le Soufre symbolise, en effet, tout ce qui brûle à l’intérieur de nous. C’est un principe actif de type expansif. Il symbolise l’action de l’individu sur son milieu. Le Mercure, lui, symbolise tout ce qui s’évapore à l’extérieur de nous. C’est un principe passif et compressif, symbole de l’action du milieu sur l’individu. Enfin, le Sel représente tout ce qui est incombustible et non évaporable. Il s’agit d’un principe d’union stabilisant, exprimant la personnalité d’un individu.
Triple dualité de tout être humain
Enfin, il y a aussi une triple dualité dans tout être humain. Tout d’abord, un côté clair et un autre obscur. Ceux qui en doutent pourront relire les œuvres de Karl Gustav Jung. Il y a aussi un côté masculin et un autre féminin. Là, le fait de déshabiller une personne permet de s’en apercevoir. Enfin, il y a des côtés attirants (amour) et d’autres dissociant (haine). Ce sont les fameux atomes crochus de Démocrite et Épicure. Pour résumer, nous avons une singularité s’exprimant par le chiffre 5 (corps humain). Ensuite, on a une dualité s’exprimant par le chiffre 3 (thèse, antithèse et synthèse). Et, enfin, une trinité s’exprimant par le chiffre 2 (une chose et son opposée). Tous ces chiffres sont premiers entre eux. Cela signifie qu’ils ne peuvent être divisés que par eux-mêmes ou par l’unité.
Les chiffres 2, 3 et 5 sont aussi les 3 premiers nombres premiers. Le suivant (7) ne décrit plus l’être humain, mais le système solaire. Le chiffre 7 n’est donc plus terrestre. Il est plutôt de nature céleste, donc non terrestre. Il représente le nombre de planètes visibles à l’œil nu dans le ciel. Pour rendre compte des phénomènes terrestres, les chiffres 2, 3 et 5 suffisent. Reste à tenir compte de leur multiplicité décrite précédemment qui est 3, 2, 1 respectivement. C’est ainsi qu’émerge le chiffre 360 = 23×32×51. Or, 360 est le chiffre qui symbolise le cercle, objet parfait dont on ne peut rien enlever ou retrancher. Autrement dit, tout se tient, et via ce chiffre, on synthétise en un nombre unique des millénaires de sagesse. Ceci, indépendamment de toute race ou de toute religion.
Où l’on comprend pourquoi 0 = 22
On tient donc maintenant, à mon avis, une excellente base universelle pour le Tarot. Car 360 n’est pas un nombre premier. Se pose donc la question logique du dénombrement de ses diviseurs stricts… Rappelons que tout entier n strictement supérieur à 1 possède au moins deux diviseurs 1 et n. On parle alors de diviseurs triviaux. Les autres diviseurs sont dits “stricts” ou “propres” Et, combien trouve-t-on, à votre avis, de diviseurs propres ? 22 bien sûr, pas un de plus et pas un de moins. Pour ceux qui sont fâchés avec les mathématiques, les voici regroupés dans un tableau :
Ici, ne se pose plus de problèmes de correspondance avec des lettres juives ou des sentiers de vie. On va tout bonnement du plus petit diviseur au plus grand. Le rôle du chiffre 22 est expliqué sur une base claire et compréhensible par tous. Ici, le Mat a été associé au chiffre 180. On le trouve en dernière position en bas du tableau comme plus grand diviseur. Juste avant 360 (1°) qui est le cercle lui-même. De même, qu’avant le diviseur 2, on trouve le diviseur 1 qui donne aussi la valeur 360. Le Mat assure donc bien l’ouverture vers le 0 (le début) ou le 22 (la fin), puisqu’une rotation de 0° ou de 360° donnent le même résultat final. On retrouve donc bien ici notre indispensable algèbre de Heyting.
Reste à utiliser cet outil extraordinaire, en le combinant, par exemple, à la date de naissance d’un individu. C’est ce qui a été fait par le philosophe Georges Colleuil dans les années 80 avec son « Référentiel de Naissance ». Je ne vais pas entrer dans le détail d’un livre de près de 500 pages. Je me bornerai donc juste à vous montrer les 3 référentiels des 3 leaders politiques qui se battent actuellement pour acquérir votre vote au second tour des législatives du 19 juin 2022.
Macron, Le Pen ou Mélenchon
Ce qui frappe avec Emmanuel Macron, c’est la monotonie de son référentiel. On retrouve uniquement 6 arcanes alors qu’il pourrait y en avoir jusqu’à 13 différentes. Il y a ainsi une pléthore d’amoureux et de pendus On retrouve aussi 2 fois la roue de fortune et 2 fois Le Monde. Monsieur se paye aussi le luxe d’avoir un Mat dans son jeu. Pour cette chronique, intéressons-nous juste au Cœur du Blason. C’est la carte qui constitue la problématique fondamentale d’un individu. Autrement dit, la source de ses difficultés ainsi que sa capacité à les résoudre. Avec une Roue de Fortune, Emmanuel a tout pour donner le vertige. Le danger est ici de répéter, de reproduire les vieux automatismes du passé. Côté positif, il y a la possibilité d’un nouveau départ, d’une reconversion. C’est toute la problématique de ce président fraîchement élu. Simplifions-lui donc la tâche en ne votant pas pour ceux qui se présentent en son nom. Car, sinon pas de reconversion, mais une triste répétition du quinquennat précédent.
Le référentiel de Marine Le Pen est, pour sa part, beaucoup plus varié. On retrouve uniquement deux arcanes répétés deux fois : le Diable et l’arcane Sans Nom. Ce faucheur du passé se retrouve d’ailleurs dans son Cœur du Blason. D’où une problématique qui est d’éliminer pour mieux renaître. Cela correspond tout à fait à sa volonté de sortir de l’ombre encombrante de son père via un sabotage de son parti « Le Front National ». Ceci afin d’en créer un nouveau, « Le Rassemblement National » totalement nettoyé de la pourriture ancienne. Voter pour son parti, validera donc cette démarche de nettoyage et facilitera la recherche d’identité de ce parti.
Libérer le président de sa roue infernale
Enfin, le référentiel de Jean-Luc Mélenchon est encore plus varié que celui de Marine Le Pen. Il n’y a qu’un seul arcane répété deux fois : le Pape. Mais, on retrouve le même Cœur du Blason que pour Marine Le Pen : l’arcane sans Nom. La problématique qui se pose à lui est donc de nettoyer la pourriture de gauche afin de créer une nouvelle alliance, la NUPES, mêlant populisme, écologie et socialisme. Voter pour lui, c’est faciliter cette transformation du paysage politique. Comme Marine, Jean-Luc a suffisamment de variété dans ses cartes pour rebondir et aller de l’avant. Cependant, Marine doit se débarrasser de l’extrême droite et Jean-Luc de l’extrême gauche. Dans tous les cas, ces deux candidats permettront d’échapper à la roue infernale promise par Emmanuel.
Voilà, ceci n’est qu’une illustration. On pourrait aller beaucoup plus loin dans l’analyse. Mais, cela nécessite d’avoir l’accord des personnes concernées. Car, ici, l’être ne peut plus se cacher derrière de beaux discours. Il dévoile ses problématiques, ses peurs, ses désirs. Mais, également, ses ressources face aux défis qu’il a choisi d’affronter en s’incarnant dans un être humain. Emmanuel n’est pas forcément un mauvais bougre, mais sa problématique est de sortir d’une roue où le succès conduit à l’échec et réciproquement. Ne pas voter pour lui est donc un inestimable cadeau. Cadeau qu’il finira par apprécier à sa juste valeur, une fois qu’il aura pris un peu de bouteille. Donc, pensez à aller voter cette fois-ci. Et, peu importe que cela soit RN ou NUPES. Les deux sont dans une phase de nettoyage intense. Et, voter pour l’un, ou pour l’autre, fera dans les deux cas du bien au pays tout entier.
Par Marc HENRY
Il ne s’agit pas d’atteindre la perfection, mais la totalité.
Karl Gustav Jung
Leave a Reply