Corinne Gouget (1)

Corinne Gouget (1)

Courrier

Suite au décès brutal et inattendu de mon amie Corinne Gouget, ce lundi 22 juin 2015, je me permets de publier ici une lettre. J’ai écrit cette lettre en décembre 2007 pour soutenir Corinne dans son combat visant à récupérer la garde de ses deux filles. A l’époque, elles étaient domiciliées chez leur père en Grande-Bretagne. Je fais cela pour relativiser le discours de la meute haineuse qui s’est déchaînée contre elle durant toutes ces années. Pour aboutir à ce véritable gâchis humain. On trouvera ici une autre lettre de soutien adressée aux pouvoirs publics en janvier 2012.

Marc HENRY A l’attention de Mme Elisabeth CHAUVET
Professeur  des Universités Juge pour enfants du TGI de Montpellier
Strasbourg Nouveau Palais de Justice
Tél : xx.xx.xx.xx.xx Place Pierre Flotte
34040 Montpellier Cedex 1

Strasbourg,
le 17 décembre 2007,

Objet : Lettre de soutien à Mme Corinne GOUGET

Madame,

Corinne Gouget vient de me transmettre copie d’un FAX qu’elle vous a envoyé, il y a
trois jours. Or, ce fax demande la révision urgente du dossier concernant la garde de
ses deux filles Melody et Coralie. Bien évidemment, je n’ai aucune compétence
en matière pénale sur cette affaire. Cependant, je ne puis qu’être atterré par
les insinuations concernant la santé mentale de Mme Gouget. En effet, lors des
discussions que j’ai eues avec elle, elle a toujours eu un discours clair
logique et cohérent concernant sa volonté de revoir ses filles. Par conséquent, je
ne vois là qu’une demande légitime qui mérite un examen attentif de votre part.

Premièrement, il y a son combat contre les additifs alimentaires comme l’aspartame
(E951) ou le glutamate (E621-625). En fait, Corine ne fait que relayer l’opinion de nombreux
scientifiques. Car, de par le monde, beaucoup militent pour l’interdiction de ces
excitotoxines. Le problème est ici la mise sur le marché de produits bourrés
d’additifs variés. Car, il y a une absence totale d’études à long terme sur leurs effets
concernant la santé humaine. En fait, l’industrie alimentaire se base sur des
études à très court terme de quelques mois. De plus, celles-ci concernent
généralement des rats. Par conséquent, on décrète que tous ces additifs sont
parfaitement inoffensifs pour toute une population humaine allant du nourrisson
à la personne âgée.

Donc, sur la base d’études scientifiques réalisées en général par des laboratoires
sous dépendance financière directe du groupe souhaitant commercialiser de tels
produits, le législateur donne, en toute bonne foi, son aval. Cependant, de telles
pratiques sont régulièrement dénoncées par bon nombre de chercheurs de par le
monde entier. Car, ils refusent, en tant que consommateurs, d’être assimilés à de
simples rats de laboratoire. En fait, ils s’inquiètent des conséquences à long terme
sur la santé de nos enfants et petits-enfants, grands consommateurs de ces
produits industriels. Par conséquent, il faut que vous sachiez que pour chaque expert
scientifique qui vous démontrera l’innocuité de l’aspartame ou du glutamate,
vous en trouverez un qui vous démontrera le contraire.

Deuxièmement, des dizaines de livres et des centaines d’articles scientifiques écrits
par des personnes extrêmement compétentes. Or, tout ceci a été publié dans des revues
scientifiques. De fait, Corinne Gouget a tout simplement, au nom du principe de précaution,
préféré adopter une attitude sage et raisonnable en classant pour le grand public
les additifs alimentaires en trois catégories aisément identifiables par le consommateur.
Donc, en tant que scientifique reconnu possédant une bonne expertise en chimie, j’ai eu
l’occasion de lire le livre de Corinne Gouget traitant de ce problème.

En effet, le travail réalisé par Corinne Gouget à cette occasion m’est apparu tout à fait
conforme à ce que l’on peut lire dans la littérature scientifique. De fait, sa position
est simple et non ambiguë. Puisque, toute publication scientifique mettant en
doute l’innocuité de tel additif entraîne irrémédiablement le classement du
produit en substance potentiellement dangereuse pour la santé humaine. Aussi, j’attire
votre attention sur le fait qu’il ne s’agit ici en aucun cas de pratique
illégale de la médecine. Car, aucun de ces additifs n’est un médicament,
au sens légal du terme.

De plus, la plupart d’entre eux n’ont aucune valeur nutritive. En fait, ils sont
simplement ajoutés pour que la couleur ou la texture du produit apparaisse plus
attrayante. Parfois, aussi, pour rehausser le goût d’un produit tellement
transformé chimiquement qu’il serait autrement immangeable. Donc, on peut très bien
se passer de tous ces additifs en achetant et consommant des produits sains et
naturels. Par conséquent, si c’est pour cette raison que les opposants de Corinne Gouget
invoquent la folie, il va vous falloir mettre une bonne partie du peuple de
France (y compris moi-même) dans la catégorie des fous furieux.

En conclusion, non, Madame le juge, Corinne Gouget est parfaitement lucide. Autrement
dit, Corinne possède toute sa raison. Par conséquent, elle ne fait que relayer auprès du
grand public un débat très technique qui agitera pendant encore un bon bout de temps
tous les scientifiques concernés par les problèmes de nutrition et de santé humaine.
De fait, elle demande tout simplement que son activité militante soit respectée et
complètement dissociée de l’affaire qui l’oppose à son ex-mari. Car, dans ce pays chaque
citoyen a encore le droit de choisir ce qu’il met dans son assiette. Donc, tout ce débat autour
des additifs alimentaires n’a absolument rien à voir avec le désarroi de deux
enfants séparées de leur mère depuis de longs mois.

Par conséquent, je me tiens à votre entière disposition pour toute précision complémentaire.
Par-dessus tout, si la pertinence scientifique du classement établi par Corinne Gouget
dans son livre « Additifs alimentaires » publié aux éditions Chariot
d’Or.
Je vous prie donc de croire, Madame le juge, à l’expression de mes sentiments
distingués.

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